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18 septembre 2017 au 2 janvier 2018

Wayne Baerwaldt, Curator
Wayne Baerwaldt, commissaire

Point de départ : la médiation comme forme d’expression

Commentaire du commissaire

Depuis 60 ans, le Conseil des arts du Canada appuie la création artistique et sa capacité de stimuler notre imagination, de susciter le débat et l’action collective, et d’inspirer des récits. L’aptitude des artistes à faire le lien entre le public et l’œuvre – ou « médiation », qui consiste à amener les gens à engager des conversations sur l’art et son « ordre des choses » – est fondamentale dans l’expérience que nous font vivre les arts. L’exposition invite le public à faire partie du processus artistique de trois artistes connus pour leur médiation par le marquage.

Leurs œuvres prennent forme sur différentes surfaces et dans divers lieux de diffusion. Chacun des artistes adopte des stratégies uniques pour établir des marques : description, narration, processus de création, jusqu’à des œuvres autonomes finies quelque peu figuratives. Cependant, ils considèrent tous trois que le marquage est la pierre angulaire lorsqu’il s’agit de communiquer des renseignements, de raconter une histoire, de créer un scénario, d’évoquer un monde ou un système de croyances – et même de repenser à l’occasion la fonction et l’importance de champs entiers de connaissance.

Les visiteurs feront partie de la création et de l’évolution de l’exposition, car chaque artiste, par une série de résidences d’une semaine, s’appropriera Âjagemô pour en faire son atelier. Les artistes offriront une « représentation mentale » de leur processus artistique, parfois en divulguant des secrets derrière leur structure narrative, parfois en orientant l’interprétation de leur œuvre.

Katherine Boyer : Perler c’est visiter

Do You Lose Your Moccasins on the Forest Floor, 2016 Katherine Boyer perles de rocaille, coton piqué
Do You Lose Your Moccasins on the Forest Floor. 2016. Katherine Boyer. Perles de rocaille, coton piqué.

Exposition : 7 décembre 2017 au 2 janvier 2018

Résidence : 7 au 14 décembre 2017

L’artiste Katherine Boyer, de Winnipeg, explore son métissage, ses souvenirs de famille et la notion d’héritage en situant les matériaux, les techniques (comme le perlage) et l’imagerie familière à l’intérieur de la structure et du cadre que procurent l’architecture et les meubles domestiques.

Tout au long de sa résidence, elle créera une œuvre de documentation perlée selon le style traditionnel métis qui prendra de l’ampleur chaque jour à mesure que les gens participeront au projet. Chaque fleur ou chaque autre élément du motif sera relié à une personne en particulier. Une fois réalisée, l’œuvre montrera la connectivité qui se sera forgée entre les participants comme une forme organique naturelle. L’exposition comprend aussi des œuvres d’autres artistes qui sont centrées sur la nature (des fleurs, une forêt ou un paysage abstrait) et donnent un contexte historique aux arts autochtones.

Les visiteurs sont invités à apprendre le perlage et à y participer, à boire du thé et à explorer l’exposition. Aux yeux de l’artiste, cette technique possède un pouvoir de connexion qui crée des espaces et des occasions pour un genre précis de partage. Le silence entre les points permet au groupe de prendre le temps de respirer et de se réunir, ce qui inspire confiance et offre la possibilité de faire connaître et de raconter des histoires.

Katherine Boyer

Biographie

Katherine Boyer est une artiste métisse émergente. Ses œuvres constituent un mariage entre la gravure, la sculpture et l’installation traditionnelles et non traditionnelles. Actuellement, elle concentre son attention sur le perlage.

Elle est membre du conseil d’administration de nombreux organismes artistiques de Regina, comme le Sâkêwêwak Artist Collective et CARFAC Saskatchewan, et est conservatrice et gestionnaire de collection de la galerie Plain Red Art à l’Université des Premières Nations du Canada, à Regina.

Mme Boyer a obtenu plusieurs prix et bourses, dont une subvention du Conseil des arts de la Saskatchewan. Elle vit actuellement à Winnipeg, où elle poursuit des études de maîtrise en beaux arts à l’Université du Manitoba.

Thierry Marceau : Le retour de la Merveille

The Great Alberta tour 2010 (extrait), 2017 Thierry Marceau Photo numérique, vidéo
The Great Alberta tour 2010 (extrait). 2017. Thierry Marceau. Photo numérique, vidéo.

Exposition : 30 octobre au 26 novembre 2017

Résidence : 29 octobre au 4 novembre 2017

Artiste montréalais, Thierry Marceau réalise des performances, des photographies, des installations et des vidéos qui défient notre perception et notre interprétation d’icônes bien connues de la culture populaire, comme Elvis Presley, Michael Jackson, le gendarme de la GRC et Marilyn Manson. Il les refaçonne et les reproduit à son image et crée des portraits interprétatifs où les icônes populaires deviennent des formes complexes d’assemblage et de déconstruction de personnage. Ses nouveaux récits, plus inclusifs, produisent des espaces propices à l’imagination autour des figures publiques insaisissables de la culture populaire.

L’exposition de Thierry Marceau sera axée sur sa dernière installation composée d’une vidéo où il recrée deux scènes du mariage de l’icône populaire du hockey Wayne Gretzky, mais aussi d’objets, de photos et de textes connexes provenant de sa collection.

Chaque jour de sa résidence, il va se transformer devant le public en une version du hockeyeur Wayne Gretzky afin d’offrir la possibilité de prendre des photos qu’il pourra mettre en scène et de discuter avec les visiteurs.


Vidéo - The Day Before the Royal Wedding, 2017

En guise de préparation à tout mariage digne de ce nom, il y a bien sûr l’enterrement de vie de garçon. Cette partie de la journée est demeurée secrète… alors permettez-moi d’imaginer ce qui s’est produit ce jour-là. Permettez-moi de me mettre à la place de Wayne Gretzky le temps d’une prestation, que j’ai conçue et produite pour l’espace d’Âjagemô. Cette vidéo est destinée à un auditoire adulte.

Thierry Marceau

Biographie

Thierry Marceau est reconnu pour les performances, vidéos, photographies et installations qu’il a réalisées au cours des dix dernières années. Ses œuvres défient notre interprétation et notre acceptation d’une longue lignée de célèbres icônes de la culture populaire, comme Elvis Presley, Michael Jackson, le gendarme de la GRC et Marilyn Manson. Ses portraits de lui-même personnifiant ces vedettes populaires – dans d’étranges séquences oniriques – constituent des déconstructions complexes de leur public aux récits insolites.

Les œuvres de M. Marceau ont été présentées aux quatre coins du Québec, du Canada et des États-Unis et ont fait partie de projets comme Glissements, Art et écriture à la Galerie de l’UQAM (Université du Québec à Montréal), « Poils » à la galerie Joyce Yahouda (Montréal), Nuit Blanche Toronto, M:ST (Calgary), VIVA! Art+Action (Dare-Dare à Montréal et Praxis à Toronto), notamment. M. Marceau est établi à Montréal.

Michael Morris : Tableaux de lettres et autres inquiétudes

Michael Morris, Untitled/Sans titre (1968). Encre sur papier, fait partie de la série City Deluxe #1-9.
Untitled/Sans titre. 1968. Michael Morris. Encre sur papier, fait partie de la série City Deluxe #1-9.

Exposition : 18 septembre au 22 octobre 2017 

Résidence : 18 au 23 septembre 2017

Depuis cinq décennies, Michael Morris, installé à Vancouver et à Victoria, produit des « tableaux de lettres » qui traitent de villes bien précises. Chacun représente une construction poétique sous forme de reportage abstrait destiné à une ville remarquable ou en provenance de celle-ci (p. ex., Calgary, Rome, Los Angeles et New York).

Au cours de sa résidence ici, Michael Morris réalisera des croquis à l’aquarelle comme études préliminaires pour Ottawa Letter, un tableau à grande échelle qui doit être produit en 2018. Il s’agira d’une toile multimédia dont la combinaison de couleurs en gradation et la forme sont structurées par la qualité de la lumière et de l’espace dans l’édifice du Conseil des arts du Canada et par le vaste ciel ouvert au-dessus d’Ottawa.

Les visiteurs peuvent assister à l’évolution des croquis à l’aquarelle pour Ottawa Letter et participer à la célébration des 50 ans de pratique de l’artiste, lequel a commencé sa carrière en 1967 avec le soutien du Conseil. Ils peuvent comprendre plus à fond son processus créatif en atelier grâce à d’autres œuvres exposées, soit ses œuvres marquantes qui font partie de la collection de la Banque d’art, des épreuves numériques, des aquarelles non encadrées et des carnets qu’il a conservés pour y réfléchir et s’en inspirer.


Vidéo - L'Image Bank Postcard Show, 1971

Dans cette vidéo, Michael Morris et Vincent Trasov présentent les cartes postales pour l’exposition Image Bank Postcard Show sous la direction du conservateur Alvin Balkind à la Fine Arts Gallery de l’Université de la Colombie-Britannique et discutent de ces archives comme œuvre d’art collective.

Michael Morris

Biographie

Michael Morris est connu tant à l’échelle nationale qu’internationale pour ses œuvres en arts visuels et médiatiques, notamment ses projets d’envergure en tant que commissaire, depuis plus de 50 ans.

Il est cofondateur d’Intermedia, d’Image Bank (avec Vincent Trasov), de la Western Front Society (premier centre d’artistes autogérés en Amérique du Nord) et de la collection Morris/Trasov Archive de la Morris and Helen Belkin Art Gallery, à l’Université de la Colombie-Britannique. Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses expositions individuelles et collectives dans les musées et des galeries privées, et il a représenté le Canada au Festival d’Édimbourg, à la Biennale de Paris, à la Biennale de Sao Paulo, et au DAAD, à Berlin.

M. Morris a obtenu plusieurs prix du Conseil des arts, notamment le prestigieux Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques (2013). Il est membre de l’Académie royale des arts du Canada, et a reçu un doctorat honorifique en lettres de l’Université Emily Carr. M. Morris vit à Victoria et à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Galerie

Wayne Baerwaldt

À titre de commissaire, Wayne Baerwaldt coproduit des expositions, des événements, des symposiums et des publications depuis plus de 30 ans.

Ses projets les plus connus intègrent une dimension de performance à la pratique artistique, et mettent l’accent sur les identités de genre ambivalentes ou controversées. M. Baerwaldt a été commissaire et co-commissaire d’expositions présentant les œuvres de Cardiff et Miller, Pierre Molinier, Susan Turcot, Joep van Lieshout, Beck et Al Hansen, The Royal Art Lodge, John Kormeling, Glenn Ligon, Dawna Rose, Adam Pendleton, Iran Do Espirito Santo, Zachari Logan, Jeffrey Gibson, Shari Hatt, entre autres. Il a rédigé des articles pour plusieurs catalogues d’exposition et périodiques, notamment POV, City Magazine, Art&Text, Border Crossings, Parkett, Art on Paper, Time, Poliester, Art Paper, C Magazine, BlackFlash et Inuit Art Quarterly.

Il prépare actuellement des projets pour Cadillac Fairview, l’Art Gallery of Greater Victoria, l’Université de Regina (MAP) et la Kochi Muzrisis Biennale, en Inde. M. Baerwaldt partage son temps entre St. Victor, en Saskatchewan, et Calgary, en Alberta.