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Assemblée publique annuelle de 2024

Description de la vidéo

L’Assemblée publique annuelle (APA) 2024 du Conseil a eu lieu le 27 mars 2024.

Pendant l’événement, Jesse Wente, président du conseil d’administration, et Michelle Chawla, directrice et chef de la direction du Conseil, ont émis des commentaires sur la scène artistique canadienne, présenté les faits saillants d’initiatives à venir et fait une mise à jour sur le plan stratégique 2021-2026 du Conseil.

Une période de questions animée par Yves-Gérard Méhou-Loko, secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO, a suivi.

Cet enregistrement inclut des sous-titres et de l’interprétation simultanée en LSQ.

Oratrices et orateurs

Yves-Gérard Méhou-Loko, secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO

Jesse Wente, président du conseil d’administration

Michelle Chawla, directrice et chef de la direction du Conseil

Lise Ann Johnson, directrice générale, Programmes de subventions aux arts

Date de publication

1 mai, 2024

Informations sur l'événement

Cet événement a eu lieu le 27 mars, 2024.

[Narrateur]

Provoquant.

Inspirant.

Contagieux.

Sa créativité nous gagne, son imaginaire nous habite.

C’est un monde de tous les possibles.

Un monde de liberté, d’essais, de douleurs, de joies.

Un monde où de nouveaux mythes bousculent et réinventent les anciens.

Baume sur nos blessures, source de nos espoirs, c’est la langue de nos âmes.

Audace de tous les instants, désaveu des idées reçues, son appel irrépressible nous rassemble.

L’art saisit notre essence et nous pousse à aller plus loin.

Au fil de nos histoires, aux sons de nos voix, l’art exprime qui nous sommes.

L’art, c’est nous.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Bonjour et bienvenue à l’Assemblée publique annuelle de 2024 du Conseil des arts du Canada.

Je m’appelle Yves-Gérard Méhou-Loko. J’utilise le pronom « il ».

Je suis le secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO et membre du comité de direction du Conseil des arts du Canada.

J’ai été attiré par la Commission canadienne parce qu’elle correspond à mes valeurs et aussi à la culture dans laquelle j’ai grandi.

Je suis membre du comité de direction du Conseil des arts et c’est donc ma première réunion annuelle.

Je serai votre maître de cérémonie aujourd’hui.

Cette année, nous avons le plaisir de tenir notre réunion publique.

Ça se déroulera dans les deux langues officielles.

Si vous participez à distance, vous pouvez changer la langue dans laquelle vous écoutez cet événement en cliquant sur le lien en haut à droite de la page.

Pour les personnes qui sont sur place, nous avons des écouteurs disponibles pour que vous ayez accès à la traduction simultanée.

Pour ceux qui êtes sur place, vous pouvez vous procurer des casques pour écouter l’interprétation simultanée.

Nous avons aussi des interprètes de l’American Sign Language et de la langue des signes québécoise.

Vous pouvez cliquer sur le lien en haut de l’écran pour regarder l’événement avec une interprétation simultanée en ASL ou LSQ.

Si vous éprouvez des difficultés techniques, nous vous invitons à cliquer sur le bouton en bas de votre écran.

Je voudrais d’abord reconnaître que les bureaux du Conseil des arts du Canada à Ottawa sont situés sur le territoire non cédé de la Nation algonquine anishinaabe, présente en ces lieux depuis des temps immémoriaux.

Le Conseil reconnaît que les Algonquins sont les défenseurs traditionnels et les gardiens du bassin hydrographique de la rivière des Outaouais et de ses affluents.

Nous saluons leur longue tradition d’accueil dont ont bénéficié de nombreuses nations dans ce magnifique territoire et nous nous engageons à défendre et à promouvoir la voix et les valeurs de notre nation hôte.

Nous reconnaissons l’apport indéniable des communautés des Premières Nations, métisses et inuites, à la culture canadienne dans son ensemble et leur contribution au milieu artistique du Canada.

La reconnaissance du territoire autochtone manifeste une volonté de mieux définir le futur de notre société en se réconciliant avec le douloureux passé.

La vérité et la réconciliation sont une priorité pour le Conseil des arts du Canada.

Notre mission est de travailler vers la paix et nécessite que nous réparions les torts du passé.

Le texte intégral de la Déclaration de reconnaissance territoriale se trouve sur notre site web dans les deux langues officielles.

Je vais maintenant vous présenter l’ordre du jour de la réunion d’aujourd’hui.

D’abord, nous aurons le président du comité de direction, Jesse Wente, suivi de Michelle Chawla, notre directrice et chef de la direction, suivie d’une période de questions.

L’enregistrement de l’Assemblée publique annuelle sera disponible dans les deux langues officielles et affiché sur notre site web dans les semaines à venir.

Nous avons un programme chargé, alors commençons.

J’aimerais maintenant inviter Jesse Wente, le président du conseil d’administration, à prendre la parole.

[Jesse Wente]

Merci, Yves-Gérard.

Bonjour tout le monde.

En tant que président du conseil d’administration du Conseil des arts du Canada, j’ai vécu une année de transition, puisque j’ai commencé à travailler avec une nouvelle directrice et chef de la direction.

Je suis ravi de travailler avec Michelle Chawla qui connaît si bien le Conseil et le secteur artistique, après avoir occupé de nombreux postes différents au sein de l’organisation au cours de sa carrière.

Cette nouvelle direction assure la continuité et la familiarité avec notre travail, tout en apportant des changements importants à notre travail et à l’organisation.

Je suis tout à fait conscient des difficultés que traverse le secteur.

Mais comme Michelle incarne véritablement les valeurs du Conseil, telles que l’attention portée à notre travail, le respect et l’ouverture, je pense que nous pouvons envisager l’avenir avec optimisme.

J’observe déjà une réaction positive du secteur artistique aux priorités de Michelle, visant à rétablir les liens, à s’engager et à travailler plus étroitement avec le secteur – des priorités que moi-même et le conseil d’administration soutenons fermement.

La troisième année du plan stratégique du Conseil vient de s’achever.

Je suis heureux de constater que le Conseil a fait des progrès significatifs dans la réalisation de ses engagements ambitieux, notamment en ce qui concerne le soutien essentiel apporté directement aux artistes et aux organismes artistiques partout au Canada.

J’aimerais vous faire part de quelques-unes de nos réalisations.

Nous nous sommes engagés à établir des partenariats et à renforcer les relations avant d’aider à répondre aux réalités culturelles distinctes du Nord.

Nous avons réussi à développer et à mettre en œuvre conjointement trois initiatives distinctes afin de mieux soutenir les communautés autochtones et au-delà.

Le Conseil a désormais des partenaires sur le terrain au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et dans l’Inuit Nunangat, qui lui permettent d’accéder aux fonds et de les acheminer là où ils sont le plus nécessaires.

Ces partenariats représentent une nouvelle façon de travailler, de collaborer et de partager les connaissances tout en respectant les besoins et les réalités propres à chaque région.

Les résultats obtenus jusqu’à présent démontrent la nécessité et la pertinence de ces partenariats.

Il est encore tôt, mais ces initiatives sont un pas dans la bonne direction et nous espérons voir des changements à long terme dans nos relations et nos interactions avec les artistes du Nord.

L’équité est un point central de notre plan stratégique et une priorité que nous nous efforçons constamment de faire progresser.

J’aimerais partager un exemple récent de la Banque d’art sur la façon dont nous progressons dans nos engagements en matière d’équité.

La Banque d’art a lancé un appel ouvert pour l’achat de nouvelles œuvres d’art dans le but d’établir une collection comprenant des œuvres d’une plus grande diversité d’artistes.

La priorité a été accordée aux œuvres d’artistes qui ne faisaient pas partie de la collection de la Banque d’art et aux artistes autochtones, noirs, racisés, sourds ou handicapés, issus d’une communauté de langue officielle en situation minoritaire, aux jeunes, aux membres des communautés 2ELGBTQI+ et de la diversité des genres, aux femmes et aux artistes à la croisée de ces identités.

La réponse à l’appel ouvert a été formidable et a conduit la Banque d’art à acquérir 72 œuvres d’artistes établis et émergents de toutes les provinces et de tous les territoires.

Les œuvres achetées ont été très bien accueillies et presque toutes ont été prêtées ou en attente d’être exposées dans les lieux publics.

Pour ceux d’entre vous qui nous rejoignent en personne dans les bureaux du Conseil, je vous invite à visiter l’espace d’exposition Âjagemô, au rez-de-chaussée, pour voir par vous-mêmes certaines de ces œuvres incroyables.

Ceux d’entre vous qui sont en ligne peuvent aussi admirer l’exposition Au grand jour, en ligne sur le site conseildesarts.ca.

Vous verrez également une œuvre d’art inspirante de l’artiste anishinaabe Chief Lady Bird, juste à l’extérieur de cette salle, qui a été commandée par le Conseil pour accueillir les gens dans notre espace.

Il ne s’agit là que de quelques exemples de ce que le Conseil a accompli ces dernières années, mais je suis heureux de voir nos engagements stratégiques se concrétiser sous une forme physique.

Le Conseil peut compter sur un conseil d’administration expérimenté et une gouvernance solide, ce qui nous place dans une bonne position pour relever les défis des années à venir.

Je tiens à remercier le conseil d’administration de son excellent travail et je demande aux membres présents de bien vouloir se lever.

Nous avons des membres qui n’ont pas pu être des nôtres, mais nous avons quand même le quorum.

Pour conclure, je reste prudemment optimiste quant à l’avenir de notre secteur.

Nous savons qu’il y a des défis à relever, à la fois évidents et inattendus, mais je suis convaincu qu’en travaillant ensemble, nous pouvons contribuer à façonner un secteur artistique plus équitable et plus durable qui reflète le Canada d’aujourd’hui et nous oriente vers le Canada de demain.

J’invite maintenant Michelle Chawla, directrice et chef de la direction, à prendre la parole.

[Michelle Chawla]

Merci, Jesse.

Bonjour tout le monde. Kuei Kuei.

Je suis très heureuse de participer à ma première Assemblée publique annuelle au Conseil des arts du Canada en tant que directrice et chef de la direction.

Ça fait neuf mois que je suis en fonction, mais j’ai dédié toute ma carrière au service des arts.

Je suis passionnée par ce travail et le rôle que je joue dans la mesure où ils représentent toutes mes valeurs personnelles les plus profondes, et qu’ils se rattachent aussi à mon amour pour les arts.

Je suis une Québécoise qui a été élevée à Montréal, mais j’ai grandi dans la communauté punjabie en tant que sikhe, où le service à la communauté est une valeur fondamentale.

Et c’est donc au cœur de qui je suis, de comment je travaille et de comment j’envisage mon rôle ici.

Bien que notre assemblée publique soit un moyen important pour le Conseil de fournir des mises à jour sur ses progrès et ses initiatives, je suis également heureuse de pouvoir engager le dialogue avec vous aujourd’hui.

Les artistes et les organismes artistiques jouent un rôle important dans l’écosystème culturel et dans les communautés qu’ils servent ici et à travers le monde.

Le Conseil est animé par la mission de soutenir les nombreuses et nombreux artistes ainsi que les organismes artistiques du pays qui nous aident à mieux nous comprendre, à mieux comprendre nos cultures et à mieux comprendre l’humanité que nous partageons.

Je trouve particulièrement inspirant de constater chaque jour que le leadership du secteur, son talent, sa créativité, sa force, son dévouement continu envers les arts sont toujours aussi présents, malgré les défis toujours plus importants que le secteur doit affronter.

Nous savons que le secteur traverse une période difficile et nous nous engageons à trouver des moyens de l’aider à relever ces défis, mais le Conseil, lui aussi, est confronté à certains défis.

Il y a quelques semaines, vous avez peut-être vu que le Conseil a été inclus dans l’initiative de recentrage des dépenses publiques du gouvernement fédéral.

En conséquence, le Conseil réduira ses dépenses courantes au cours des prochaines années.

Je tiens à vous assurer que notre principal objectif est de minimiser l’impact sur le secteur artistique.

Ces réductions n’auront pas d’incidence sur les programmes de subventions ordinaires du Conseil ni sur notre capacité à servir le secteur.

Même avec un budget réduit, nous continuerons à investir plus de 300 millions de dollars directement dans le secteur artistique chaque année.

Nous continuerons à soutenir le secteur par le biais de nos programmes de subventions, de notre large éventail de prix, de nos paiements au titre du Programme du droit de prêt public aux auteurs et aux créateurs, ainsi que par le biais d’initiatives spéciales et de partenariats.

Nous continuons également à mettre en œuvre les priorités définies dans notre plan stratégique qui contribuent à faire progresser le Conseil et le secteur vers un avenir plus équitable et plus durable.

J’ai le plaisir de dire que le Conseil est en bonne voie pour respecter et même dépasser la plupart des engagements financiers pris dans notre plan stratégique, qu’il s’agisse d’ouvrir le financement de nos projets aux nouveaux candidats, d’un investissement accru dans le Programme du droit de prêt public ou de notre soutien aux activités internationales.

En tant que directrice et chef de la direction, mes priorités sont que le Conseil poursuive la mise en œuvre de ses engagements, y compris continuer à soutenir la reconstruction d’un secteur artistique durable, améliorer la distribution régionale de nos financements, donner la priorité à notre soutien aux communautés historiquement mal servies et marginalisées et honorer les engagements en matière d’autodétermination que nous avons pris à l’égard des peuples et des nations autochtones.

Le Conseil reste également attaché à son rôle de promotion des échanges culturels et de la collaboration à l’échelle internationale.

Nous continuerons à soutenir les artistes et les organismes artistiques du Canada pour qu’ils développent des relations et présentent leur travail sur les marchés du monde entier.

Ces priorités correspondent à de nombreuses questions urgentes du secteur.

Le plus important de ces problèmes, c’est que le secteur artistique se remet lentement des conséquences de la pandémie et qu’il le fait aussi de façon inégale.

Nous reconnaissons que de nombreux membres de la communauté artistique continuent d’éprouver des difficultés.

Je vous assure que nous suivons attentivement la situation et que nous poursuivons le dialogue avec des organismes et que nous sommes en contact étroit avec d’autres bailleurs de fonds, y compris aux niveaux municipal, territorial et provincial, afin de trouver ensemble des réponses à ces difficultés.

Nous co-investissons dans des programmes afin d’aider les organismes à repenser leur fonctionnement en fonction de l’évolution de la situation.

Malgré le contexte actuel, je continue d’être optimiste et inspirée par ce que vous êtes toutes et tous capables de faire.

Nous avons été témoins de la transformation et de la nature innovante, créative et résiliente du secteur sur une base continue et nous souhaitons l’encourager et la soutenir autant que possible.

En plus d’aider le secteur à se remettre sur pied, une autre priorité qui me tient à cœur, c’est l’équité.

Nous savons que cela prendra du temps, mais nous travaillons activement pour faire avancer cette priorité.

Nous nous efforçons de remédier aux déséquilibres historiques en matière de financement dans les différentes régions afin de mieux servir l’écosystème artistique dans l’ensemble du Canada.

Nous améliorons également l’accès et le financement pour les communautés historiquement mal servies et marginalisées.

Et nous y parvenons, entre autres, grâce à des activités de mobilisation et de sensibilisation ciblées, en collectant et en analysant des données pour comprendre où va notre financement et où il y a des lacunes, en travaillant avec d’autres bailleurs de fonds pour mieux soutenir et comprendre l’écosystème global du financement des arts et en soutenant et en faisant la promotion du travail de la Commission canadienne pour l’UNESCO.

Les gens ne réalisent pas toujours que la Commission canadienne pour l’UNESCO fait partie du Conseil des arts.

Depuis le début, le Conseil et la Commission canadienne pour l’UNESCO partagent une histoire et un objectif commun qui est de promouvoir le développement durable de la société.

Un bon exemple, c’est le travail incroyable que la Commission a accompli pour rehausser le profil de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et de la Décennie internationale des langues autochtones des Nations Unies.

Tout en nous efforçant de respecter nos engagements, nous cherchons en permanence à mieux vous soutenir, vous, qui faites partie de la communauté artistique.

Je pense qu’il est essentiel que nous nous efforcions de rapprocher le Conseil et le secteur.

Avec mes collègues du Conseil, j’ai eu de nombreuses conversations avec les parties prenantes à travers le pays.

Pour ne citer que quelques exemples, j’ai rencontré les membres et les dirigeants de la Canadian Arts Coalition, d’Affaires / Arts, de la Fédération culturelle canadienne-française, du Conseil québécois du théâtre, du Regroupement québécois de la danse, ainsi que de nombreux autres organismes de services aux arts au début de l’année.

Depuis le début de mon mandat, j’ai rencontré en personne des parties prenantes en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et au Québec.

J’ai été très inspirée par les personnes que j’ai rencontrées et, alors que je me prépare à me rendre dans d’autres régions du pays, y compris au Manitoba et à Terre-Neuve, au cours des prochains mois, je me réjouis à l’idée de continuer à dialoguer avec les gens et à établir une relation plus solide entre le secteur et le Conseil.

J’ai apprécié l’avantage d’être présente en personne dans tout le Canada, mais nous sommes également conscients de notre empreinte environnementale.

Et donc, je suis heureuse que nos nouvelles méthodes de travail nous permettent de nous rencontrer virtuellement plus souvent et avec plus de ressources.

À l’avenir, vous entendrez davantage parler de nous, car nous cherchons à vous consulter sur des sujets importants et d’actualité.

Nous savons que la communauté artistique continuera probablement à faire face à de nombreux défis, qu’ils soient nouveaux ou anciens, mais je suis convaincue que nous pourrons travailler ensemble, car c’est la voie à suivre.

À une époque où nous voyons tant de divisions et de haine dans le monde, je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour soutenir et promouvoir les arts.

Conformément au mandat du Conseil, nous allons continuer à promouvoir les arts en tant que vecteur de paix, de promotion de l’inclusion, de lutte contre la haine et d’unification d’un monde divisé.

Je suis constamment émue par la créativité inébranlable et l’esprit d’innovation de la communauté artistique.

Je suis optimiste quant à notre avenir et impatiente de travailler avec vous pour y parvenir.

Je veux remercier le conseil d’administration, les employés du Conseil et vous tous d’être présents aujourd’hui.

Merci du fond du cœur.

Miigwech!

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Merci beaucoup Michelle.

Nous allons maintenant passer à la période de questions.

Nous invitons d’ailleurs les personnes dans la salle à utiliser les micros pour poser des questions.

Et je vous rappelle que vous pouvez aussi poser votre question dans n’importe laquelle des deux langues officielles.

N’hésitez pas à poser les questions dans la langue de votre choix et identifiez-vous lorsque vous posez la question.

C’est toujours un plaisir de savoir à qui on s’adresse.

J’aimerais prendre cette occasion pour inviter Lise Ann Johnson, directrice générale en poste des programmes de subventions aux arts du Conseil des arts du Canada, pour modérer la période des questions-réponses.

Nous répondrons aussi aux questions que nous avons reçues à l’avance par courriel et j’en profite aussi pour remercier les personnes qui ont soumis des questions.

Nous avons reçu de nombreuses questions traitant de différents sujets.

Nous ne sommes pas en mesure de toutes y répondre aujourd’hui, mais nous avons pris les thèmes récurrents et nous les avons regroupés ensemble.

Pour commencer, nous allons prendre des questions qui ont été reçues à l’avance.

Nous avons reçu de nombreuses questions relatives au processus d’évaluation par les pairs, ainsi que des questions portant sur la manière dont le Conseil fournit une rétroaction aux candidates et candidats.

Je me tourne vers vous, Michelle, pour répondre à cette toute première question qui nous a été envoyée par Christine Curnillon.

Écoutons la question.

[Christine Curnillon]

Christine Curnillon, Groupe Le Vivier.

Ma question aujourd’hui pour le Conseil des arts du Canada serait :

Est-ce que le Conseil prévoit revenir à une rétroaction des résultats?

Merci.

[Michelle Chawla]

Merci beaucoup pour cette question.

C’est une question qu’on entend très souvent, en fait.

Puis, on sait que recevoir de la rétroaction personnalisée serait l’idéal.

On reconnaît, vraiment, on reconnaît, on apprécie le travail, les efforts qui sont nécessaires pour préparer des demandes.

Et on reconnaît aussi l’importance et la valeur d’offrir de la rétroaction.

On est confronté à un défi, qui est le défi du volume de demandes qu’on reçoit.

Juste pour vous donner un exemple, depuis 2017, lors de la création de nouveaux programmes, le nombre de demandes qu’on reçoit a presque triplé.

Pour être encore plus précise, il y a eu une compétition à l’automne d’un de nos plus gros programmes, qui est le programme Explorer et créer. On a reçu presque 7 000 demandes dans une seule compétition.

Comme vous pouvez l’imaginer, de pouvoir offrir une rétroaction personnalisée, c’est presque impossible.

Par contre, on y croit profondément à la rétroaction et on est en train d’examiner des moyens de comment offrir ce genre de communication.

Donc, on est en train de piloter des sessions de rétroaction en groupe qui vont pouvoir expliquer des thèmes, le genre de conseils qui pourraient aider les demandeurs dans les prochaines demandes.

En fait, il y a un webinaire cette semaine, donc il y a toujours le temps de s’enregistrer s’il y a des gens intéressés.

On va créer aussi des webinaires pour comment préparer des demandes.

Donc, toutes sortes de conseils qui vont tous aussi être affichés sur notre site web.

Donc, si vous n’êtes pas capable de participer à un webinaire, toute cette information-là va être disponible aussi en ligne.

Tout ça pour dire qu’on est vraiment en mode de réflexion parce qu’on sait que c’est un enjeu et on serait très intéressés à avoir des suggestions de votre part aussi.

On est à l’écoute et on aimerait en entendre aussi de vous.

Donc, merci beaucoup pour la question.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Merci Michelle.

Durant votre période en tant que directrice et chef de la direction, vous avez reçu plusieurs lettres ouvertes et pétitions de la communauté sur des sujets d’intérêt spécifique aux signataires.

Plus récemment, il y a eu une requête pour que le Conseil repense au comité d’évaluation par les pairs multidisciplinaire.

À l’écran, vous allez voir un extrait de la question envoyée par Nick Fraser. Il dit :

« Le Conseil reviendra-t-il sur sa [...] décision d’avoir recours à des comités multidisciplinaires et recommencera-t-il à embaucher des pairs évaluateurs qui connaissent le domaine qu’ils évaluent? »

[Michelle Chawla]

Alors, merci de la question.

Et tout comme la première question, c’est également une question qu’on reçoit beaucoup, régulièrement.

Je vais demander à Lise Ann d’y répondre.

[Lise Ann Johnson]

Oui, merci beaucoup.

C’est une question qui vient tout à fait à propos et c’est une question que l’on entend depuis 12 à 18 mois.

J’aimerais peut-être donner un peu de contexte pour que tout le monde comprenne ce dont il s’agit dans cette question pour vous donner un peu de contexte sur l’évaluation par les pairs.

C’est au cœur du processus d’évaluation du Conseil.

C’est la base sur laquelle on prend nos décisions de financement.

C’est un processus que nous prenons très au sérieux.

La qualité et l’efficacité du processus d’évaluation par les pairs, c’est quelque chose qui nous tient à cœur.

Nous travaillons avec des centaines de pairs évaluateurs chaque année.

Nous sélectionnons les pairs évaluateurs sur la base de différents facteurs : l’expérience artistique, les connaissances, la connaissance de la discipline.

Ce sont les choses qu’on regarde, mais il y a aussi d’autres choses qu’on examine.

On regarde quelles connaissances régionales les pairs évaluateurs apportent.

On regarde aussi le contexte socio-démographique.

Lorsque l’on met sur pied des comités de pairs évaluateurs, on veut vraiment s’assurer qu’on ait une diversité d’opinions et de points de vue à la table.

C’est tout à fait fondamental pour nous.

Nous avons des programmes multidisciplinaires et l’évaluation multidisciplinaire existe au Conseil sous différentes formes depuis très longtemps maintenant et date même d’avant nos programmes.

Plus récemment, ce que nous avons fait, c’est que pour les programmes où on évalue des projets artistiques, où le mérite artistique est l’un des critères, nous avons regroupé nos demandes dans des groupes plus gros plutôt que d’avoir les demandes de théâtre et de danse ensemble, on a regroupé dans les arts de la performance, les arts de studio et les arts littéraires, par exemple.

Et ça, c’est au cœur de la question posée par Nick Fraser.

Il y a certains avantages qu’on a perçus.

Ça minimise les conflits d’intérêt.

Ça marche également très bien pour ces projets et ces candidates et candidats qui ne tombent pas clairement dans une discipline ou une autre.

Peut-être des voix nouvelles, des pratiques émergentes.

Beaucoup d’artistes qui viennent de communautés mal servies dont le travail ne rentre pas dans les cases traditionnelles.

Mais on entend la préoccupation.

C’est une question qui est posée fréquemment et c’est une question qui vient tout à fait à propos parce que ce que nous voulons faire, c’est que nous sommes tout à fait ouverts à voir l’efficacité de cette pratique.

Et nous avons lancé un projet de recherche par les pairs.

Nous envoyons un sondage.

Nous en avons déjà lancé une partie à celles et ceux qui ont été pairs évaluateurs depuis deux ans.

On fait des entretiens avec des pairs évaluateurs et des groupes de travail.

On fait ça aussi avec le personnel du Conseil des arts qui sont impliqués dans le processus d’évaluation.

Nous voulons voir si cette pratique fonctionne.

Nous sommes ouverts au changement, mais nous voulons vraiment prendre une décision informée.

Là, nous avons lancé le projet.

Nous aurons les résultats à l’automne et nous serons ravis de vous faire part d’un résumé de ce projet de recherche avec la communauté une fois que ce sera disponible et on regardera quelles améliorations on peut apporter.

On veut garder ce qui marche, mais on est sûr qu’il y a plein de choses qui ressortiront du rapport de recherche qui nous indiqueront ce qu’on peut améliorer.

Avant de vous repasser la parole, je vais simplement lancer quelque chose.

Soumettez votre candidature si vous êtes intéressé à servir comme pair évaluateur au Conseil des arts.

Nous avons un processus d’autocandidature qui est assez récent.

Ça se fait à travers notre portail.

Si vous créez un compte, vous serez invités également à soumettre une autocandidature comme pair évaluateur.

Et nous sommes vraiment motivés à avoir une base riche de pairs évaluateurs de partout au Canada, avec toutes sortes d’expertises, de connaissances disciplinaires dans lesquelles puiser.

Donc, si vous voulez servir comme pair évaluateur, veuillez soumettre votre autocandidature.

[Michelle Chawla]

Formidable, merci.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Comme je l’ai mentionné plus tôt, nous avons reçu plusieurs questions à l’avance et parmi les questions soumises par les participants à l’avance, il y en avait plusieurs qui étaient liées à l’état du monde, aux crises mondiales et au rôle du Conseil pour répondre aux troubles qui nous entourent.

Ça, c’est une question que beaucoup d’entre nous nous posons.

Et Brad Lepp, le directeur exécutif de la Professional Association of Canadian Theatres, l’a très bien exprimé dans cette vidéo qu’il a envoyée au Conseil.

[Brad Lepp]

Bonjour. Je m’appelle Brad Lepp.

Je m’adresse à vous de Tkaronto, le territoire du Traité 13, couvert par le pacte dit du « bol à une seule cuillère » et les territoires traditionnels des Haudenosaunee, les Anishinaabeg, y compris la Première Nation des Mississaugas de Credit.

Tout d’abord, bonne Journée mondiale du théâtre! J’espère que vous irez voir une pièce très bientôt.

Ma question est la suivante :

Chaque semaine, on entend parler d’organisations qui sont au bord de l’effondrement. Ces histoires associées à ce que l’on lit dans les nouvelles nous donnent l’impression que le monde est en mauvaise posture actuellement.

Le terme que j’entends, c’est qu’on est dans un état de polycrise au niveau local, environnemental, socialement, politiquement, où qu’on regarde, et pas juste dans notre secteur, on est confronté à des choses qui s’effondrent.

Donc, de votre point de vue national, où percevez-vous de l’espoir?

Où trouvez-vous de l’optimisme pour l’année à venir?

Merci.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Quelle question formidable.

Michelle, je vous cède la parole pour répondre à cette question.

[Michelle Chawla]

Effectivement, c’est la question.

Si on pense à ce que l’on vit au quotidien, La réponse la plus simple serait que je trouve de l’espoir auprès de vous tous.

Je trouve de l’espoir dans la question de Brad.

Je trouve de l’espoir dans le fait que vous êtes assis ici et au niveau des collègues que j’ai.

Cette question me touche profondément parce que tellement de choses que l’on voit traitent de divisions, de haine, y compris beaucoup de couverture difficile dans le secteur des arts lui-même.

Chaque jour, il y a une nouvelle histoire.

Donc ça peut être un petit peu trop.

Et parfois, c’est difficile de garder espoir et d’être positif.

Mais je suis une personne très optimiste à cause du secteur dans lequel on travaille et de la voix des des artistes.

Et je ressens profondément que c’est le mandat du Conseil des arts du Canada, que c’est mon rôle et je l’adore.

Comment j’appuie ces voix, justement?

Parce que c’est là que reposent vraiment l’optimisme et l’espoir.

Et donner l’occasion pour les voix artistiques, une diversité de voix dans toutes les parties du secteur.

Mettre en avant ce travail incroyable, le pouvoir des arts, rassembler les communautés malgré les défis, malgré les différends.

Et c’est là que reposent l’optimisme et l’espoir.

Donc, j’apprécie vraiment la question parce que je crois que c’est quelque chose qu’on se demande tous.

Et on est tous dans le même bateau.

Merci de la question.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Merci, Michelle.

Comme vous le savez, à la fois, le Conseil des arts du Canada et la Commission canadienne pour l’UNESCO sont engagés à promouvoir les arts comme vecteur de paix pour promouvoir l’inclusion, lutter contre la haine, unifier un monde très divisé.

Nous allons maintenant prendre d’autres questions de gens dans la salle.

Veuillez vous identifier lorsque vous posez votre question, de cette façon-là, on saura à peu près où vous êtes.

On a plusieurs micros qui circulent dans la salle.

[George Sapounidis]

Bon après-midi.

Je m’appelle George.

Mon nom d’artiste, c’est Chairman George.

Je suis gréco-canadien.

En 2018, j’ai publié un album au Centre national des Arts qui fusionnait la musique grecque et chinoise, des chansons grecques en mandarin.

J’ai également fait beaucoup de tournées en Chine.

Et à cause de la pandémie, pendant trois étés, je suis allé à Britannia Park, ici à Ottawa, et j’ai fait des performances sur un banc pour les gens de partout dans le monde.

Ce que j’aimerais faire, pour mon prochain projet d’enregistrement, c’est d’enregistrer un album comprenant de 12 à 15 langues, une chanson dans différentes langues de partout dans le monde.

Ma question, parce que c’est pour refléter la magnifique diversité du Canada, ma première question, c’est :

« Est-ce réaliste? »

Et deuxièmement :

« Comment est-ce que l’évaluation par les pairs aurait lieu, pas pour du multidisciplinaire, mais du multilingue, dans un projet comme ça? »

Merci beaucoup.

[Michelle Chawla]

Merci beaucoup, Chairman George, de nous avoir fait part de ce projet.

Ça a l’air formidable.

Pour répondre à votre question quant au financement qui est disponible.

Restez un petit peu après, parce que nous avons beaucoup d’employés du Conseil des arts du Canada qui seraient ravis de vous donner des trucs et astuces sur comment naviguer les problèmes de financement.

Mais vous soulevez une question très intéressante quant à comment on navigue à travers ces projets multilingues dans les comités d’évaluation par les pairs.

Je crois que c’est intéressant pour beaucoup des membres de notre public.

Je vais vous demander, vous, Lise Ann, de nous parler un petit peu de ça.

[Lise Ann Johnson]

Pour ceux d’entre vous qui allez dans notre portail pour soumettre votre autocandidature pour être pair évaluateur, l’une des questions qu’on vous demande, c’est si vous parlez anglais ou français et aussi les autres types d’expertises linguistiques, spécifiquement pour cette raison, parce qu’il y a des moments où il faut parler aux gens qui ont d’autres langues que l’anglais et le français.

On intègre aussi dans le processus la possibilité de faire intervenir sur différents dossiers de l’expertise supplémentaire.

Absolument, ça semble un projet tout à fait admissible.

On sera ravis de vous en parler après, de vous orienter.

Et on est assez confiants que l’on pourrait s’assurer que ça soit évalué correctement.

[Michelle Chawla]

Merci.

[Peter Zanette]

Bonjour. Je m’appelle Peter Zanette, dignityfordiversity.ca.

En 2019, un festival m’a dit de retirer mon autocollant arc-en-ciel de mon badge parce que c’était considéré comme de la marque.

Mais on devrait me juger non pas sur mon identité affichée, mais par mes actions.

Et une personne qui se reconnaît dans l’un des principes de la Loi canadienne sur les droits de la personne devrait avoir le droit de porter quelque chose qui reflète cela, qu’il soit artiste, membre du personnel ou bénévole.

C’est quelque chose de sain.

Nous devrions avoir des fondations plus saines dans l’ensemble.

On veut être acceptés, respectés et protégés.

Et je crois que votre rôle est de donner des protections en exigeant des organismes que vous financez qu’ils démontrent comment ils protègent les personnes qui s’identifient en portant quelque chose.

Alors, c’est peut-être implicite, mais je ne le vois pas.

Il faudrait que ce soit explicite, d’après moi.

Ce n’est pas sain d’avoir à se cacher.

Si vous souhaitez offrir des arts diversifiés à un public diversifié, les bénévoles et le personnel administratif font partie de ce processus.

Et je crois que c’est votre rôle en tant que dirigeant, en haut, de démontrer cela, de l’exiger.

Et c’est le 21e siècle.

Donc, je vous implore d’agir et de regarder ça.

Je serais ravi de travailler avec vos suggestions du côté politique, mais je crois que c’est quelque chose qu’il faut qu’on fasse.

Honorons celles et ceux qui ont travaillé dur et pendant longtemps pour gagner ces avancées des droits de la personne en mettant en avant cette visibilité à un niveau qui soit acceptable.

On devrait le célébrer et pas cibler la haine.

Merci.

[Michelle Chawla]

Je suis 100 % d’accord avec tout ce que vous avez dit.

Merci beaucoup d’avoir fait cette déclaration.

Cela cadre avec nos valeurs et cela correspond à la manière dont nous voulons travailler au sein du Conseil et aussi dans la façon dont nous soutenons les secteurs artistiques.

Nous accueillons votre point et c’est important d’assurer la sécurité de tous, de créer des milieux de travail qui sont sécuritaires et que tout le monde se sente protégé.

Nous sommes tout à fait d’accord avec vos propositions.

[Lise Ann Johnson]

Oui, j’aimerais ajouter quelque chose.

Nous avons plusieurs politiques en place et nous avons des critères aussi qui demandent aux organismes que nous soutenons les efforts qu’ils font pour l’inclusion.

Mais j’aimerais aussi insister sur l’importance des volontaires, des bénévoles dans le secteur artistique.

Je vous remercie beaucoup du temps que vous avez consacré à des activités bénévoles.

Je sais combien les organismes artistiques comptent sur les services de bénévoles partout au pays pour être capables de s’occuper de la billetterie de leurs engagements communautaires et de toutes leurs activités.

Et justement, j’allais dire, n’hésitez pas à vous porter bénévole.

[Jonathan Hobin]

Bonjour. Je m’appelle Jonathan Hobin.

Je suis le directeur exécutif du SPAO: Photographic Arts Centre.

J’apprécie l’occasion de poser une question.

Quand on parle de restrictions budgétaires, il y a la possibilité de mise à pied.

Je pense que les organismes artistiques seraient plus à l’aise si on avait plus de transparence quant à la portion du budget qui est donnée à la dotation et au travail contractuel, par rapport au montant qui est distribué aux artistes.

Et est-ce que le personnel sera modifié avec les changements budgétaires?

[Michelle Chawla]

Oui, excellente question.

L’un des engagements que nous avons pris, c’est d’être plus transparents.

Nous voulons être beaucoup plus transparents par rapport à tout ce que nous faisons.

Et cela comprend évidemment tous nos renseignements financiers.

Nous publions un rapport annuel qui contient tous ces renseignements, mais je pense que nous pouvons vous donner un peu plus de contexte.

Ça, c’est l’une des améliorations possibles.

Nous avons aussi des rapports financiers trimestriels qui expliquent qu’est-ce qui est consacré aux subventions, qu’est-ce qui est consacré aux frais indirects, à l’administration et le reste.

L’une des choses dont nous sommes conscients, c’est la nécessité de financer le plus possible le secteur artistique.

Je dirais que 90 % de nos fonds sont consacrés aux projets du secteur artistique.

Si vous regardez, nous avons le conseil d’administration qui surveille nos finances à la loupe.

Mais la première question que nous nous posons par rapport au budget dont nous disposons, c’est combien pouvons-nous donner aux artistes?

Nous allons évidemment améliorer nos efforts pour que ces informations soient plus accessibles.

Merci beaucoup de la question.

87 % de nos fonds sont distribués sous forme de subventions aux programmes et aux projets du secteur artistique.

[John Jantunen]

Bonjour, je m’appelle John Jantunen. Je suis romancier.

Je travaille à l’Integrated Care Hub à Kingston, qui est en fait un refuge pour les sans-abris.

Nous avons des artistes en arts visuels, des rappeurs, des musiciens.

Ce sont des gens qui ne demanderaient jamais de la vie une subvention au Conseil des arts du Canada.

Ça ne leur viendrait jamais à l’esprit de le faire.

Mais mon expérience, du fait de travailler avec des artistes pauvres depuis des années, c’est que je pense que la pauvreté, c’est l’obstacle numéro un à la participation aux activités artistiques au Canada.

Je l’ai dit par le passé, on a beaucoup parlé des obstacles socio-économiques, mais que faites-vous, justement, pour relever ce défi?

[Michelle Chawla]

Je vais demander à Jesse de répondre à cette question.

[Jesse Wente]

Oui, d’accord, merci.

Merci de la question.

J’apprécie beaucoup.

Le Conseil est tout à fait conscient que la pauvreté demeure un obstacle pour tous les artistes.

D’abord au niveau de la consommation des arts : acheter un livre, acheter un billet pour un spectacle, ça demande des fonds. Et aussi pour la production.

Il y a l’augmentation des coûts du matériel, l’augmentation du coût des espaces de studio...

La hausse des coûts a un impact sur les gens qui s’adonnent à des activités artistiques également.

Je pense que tous les bailleurs de fonds dans ce pays se heurtent à une difficulté.

Les subventions que nous donnons deviennent maintenant l’équivalent d’un filet de sécurité.

Et ce n’était pas du tout l’intention de nos subventions.

Les subventions du Conseil des arts du Canada étaient supposées être un incitatif pour la créativité artistique, mais pas une assurance de base pour que les gens puissent se loger, s’éclairer ou se chauffer.

Le Conseil préconise auprès du gouvernement d’adopter des politiques depuis des années déjà pour assurer un revenu universel de base.

Ce serait une solution qui bénéficierait évidemment aux artistes, mais qui bénéficieraient aussi à l’ensemble des Canadiennes et Canadiens.

Nous avons aussi préconisé des changements à l’impôt pour que des gens ne soient pas imposés pour du travail qui ne devrait pas être considéré comme de l’emploi.

Évidemment, ce ne sont pas des problèmes qui relèvent directement du Conseil des arts.

Le Conseil ne peut ne pas résoudre les problèmes de la pauvreté dans notre société, mais nous pouvons être une voix pour la communauté et nous pouvons aussi exprimer auprès du gouvernement les considérations que vous venez de soulever en disant :

« Écoutez, nous vous implorons d’adopter des politiques qui permettront de répondre à ces besoins. Nous pensons que ce serait un bénéfice pour notre société. »

Ça permettrait à ce moment-là aux subventions du Conseil des arts d’atteindre leurs véritables objectifs qui sont de favoriser une plus grande créativité, plutôt que de simplement assurer la survie des artistes.

Nous reconnaissons l’importance de la pauvreté comme problème, non seulement dans notre secteur, mais dans l’ensemble de la société.

Nous allons continuer.

Moi, je vais certainement le faire en tant que président du conseil d’administration.

Le gouvernement est un peu tanné de m’entendre, mais à chaque occasion, je réitère les choses dont nous avons réellement besoin si nous voulons un secteur culturel dynamique au Canada.

Merci beaucoup de votre question.

Miigwech.

[Yves Nadon]

Je m’appelle Yves Nadon.

Je suis le président général des Édition d’eux, une maison d’édition jeunesse au Québec depuis huit ans.

On a gagné des prix à Bologne comme meilleur éditeur.

Je n’avais pas pensé poser une question.

Je pensais profiter du fait qu’il n’y aurait pas beaucoup de personnes ici, qu’on serait seulement 10, puis que je prendrais un verre de vin avec vous.

[Michelle Chawla]

Avec plaisir.

[Yves Nadon]

Je vois qu’on est plus que prévu. Je vais y aller avec une question.

Actuellement, certains éditeurs se voient exclus du programme Projets d’édition littéraire pour des raisons que nous considérons comme inéquitables.

Entrer dans le programme de base d’éditeurs littéraires est difficile malgré l’atteinte des objectifs de celui-ci.

Parallèlement, ceux qui bénéficient de subventions de base expriment des préoccupations quant au manque de transparence, aux écarts significatifs entre les montants accordés entre certains éditeurs qui ont des activités littéraires similaires.

Alors, est-ce que le Conseil des arts est prêt à réexaminer sa méthodologie et les critères d’évaluation de ces deux programmes?

[Michelle Chawla]

Merci pour la question.

Lise Ann?

[Lise-Ann Johnson]

Oui, bien sûr.

Nous avons des composantes dans nos programmes pour soutenir le fonctionnement.

Nos composantes de base à travers plusieurs programmes.

Une composante, c’est pour les éditeurs et c’est dans le programme Appuyer la pratique artistique.

Nous avons un budget, malheureusement fixe, pour cet investissement dans les organismes comme les éditeurs pour le fonctionnement.

Malheureusement, il faut qu’on travaille avec le budget qu’on a.

Mais chaque demandeur est évalué avec les mêmes critères.

À chaque compétition, il y a toujours un mouvement de fonds.

Alors, il y a toujours la possibilité pour ce budget, même s’il est fixe, d’avoir un mouvement de fonds pour entrer les nouveaux organismes.

Les critères sont établis en fonction du programme.

Alors, le programme a des objectifs qui sont assez précis et les critères sont liés aux objectifs du programme.

Nous sommes toujours à l’écoute pour mieux comprendre si les composantes, si ces objectifs appuient vraiment le secteur artistique.

Je vous invite à peut-être m’envoyer un courriel ou de parler un peu plus tard pour savoir plus précisément quelles sont les inéquités que nos critères créent.

Mais juste pour vous assurer, il y a toujours un mouvement de fonds, il y a toujours une possibilité pour les nouveaux organismes.

Merci.

[Michelle Chawla]

Merci.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Une autre question?

[Michelle Chawla]

Oui. On arrive avec un micro.

[Penny McCann]

Bonjour. Je m’appelle Penny McCann, je suis cinéaste et je voulais simplement revenir sur quelque chose que Jesse a dit, à savoir l’Agence du revenu du Canada (ARC) et les T4A pour les subventions pour les artistes.

Tout le système fiscal est une charge administrative, bien sûr, ça demeure une charge pour les artistes, mais le manque de réaction, de capacité de l’ARC à changer le codage sur ce T4A est vraiment néfaste pour les artistes.

Je viens de vivre une année ridicule d’allers-retours avec l’ARC parce qu’ils ne reconnaissent pas les artistes travailleurs autonomes.

Donc, je dis simplement ça pour que ça soit dit publiquement et j’apprécie.

Je sais à quel point c’est difficile de parler à l’ARC et qu’ils changent les choses.

Je veux juste que vous gardiez ça à l’esprit parce que ce ne sont pas des bourses pour étudiants.

Et ça demeure une véritable charge administrative pour les artistes qui reçoivent des subventions.

Je suis à 100 % d’accord que c’est important pour nous de jouer ce rôle de politique publique.

Je peux vous assurer qu’en coulisse, nous sommes continuellement à essayer de travailler avec nos homologues fédéraux, mais surtout dans les domaines qui affectent directement les artistes.

Donc, vous soulevez un point excellent et nous allons continuer de travailler pour que les conditions de travail des artistes et que la manière dont les artistes travaillent soient comprises.

Merci d’avoir soulevé cela.

[Yves-Gérard Méhou-Loko]

Merci Lise Ann.

Voilà, c’est donc qui...

Merci pour vos questions.

[Michelle Chawla]

Il y a une dernière question.

Ensuite, on devra conclure, mais merci.

[Patrice James]

Bonjour, comment ça va?

Je suis Patrice James.

Je suis artiste de longue date dans la communauté, paire évaluatrice pour le Conseil des arts, ancienne administratrice des arts, je suis dans la communauté depuis longtemps.

Et j’ai à la fois une question et une observation.

En 2021, le Conseil des arts du Canada a demandé à la communauté d’aider dans une grande campagne de recrutement pour favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion.

Ma question... Pardon, il faut que je le lise sur mon téléphone.

[Jesse Wente]

On a tous eu ça.

[Patrice James]

J’ai dû récemment obtenir des lunettes pour lire.

Alors oui, ma question, c’est : Comment est-ce que le Conseil travaille activement pour répondre aux barrières systémiques de la discrimination dans les pratiques d’embauche, pour ce qui est de créer un environnement plus équitable et inclusif qui valorise les compétences et les qualifications plutôt que les compétences linguistiques ou d’autres critères non essentiels?

C’est essentiel lorsqu’on travaille avec les communautés BIPOC, de créer des occasions pour toutes les personnes, quelles que soient leurs origines, afin de contribuer à la diversité et au dynamisme du secteur des arts du Canada.

Est-ce que vous allez travailler avec certaines des recommandations que vous avez reçues des organismes comme le Racial Equity Media Collective pour continuer à redresser les inégalités?

[Michelle Chawla]

La réponse la plus directe à cela serait : oui.

C’est extrêmement important pour le Conseil des arts de s’assurer que dans toutes nos pratiques d’embauche, on ait autant de diversité, d’équité, d’inclusion que possible dans notre complément de personnel, dans nos procédures, dans nos politiques.

Nous faisons beaucoup de travail interne autour des préjugés systémiques, de l’élimination du racisme, de la discrimination dans notre environnement de travail, mais également dans le recrutement ciblé.

On regarde comment on s’assure qu’on a une main-d’œuvre très diversifiée et on prend toujours des mesures supplémentaires pour s’assurer que la diversité et l’inclusion sont dans toutes les parties de notre organisation, à tous les niveaux aussi, au plus haut niveau, au niveau des agents et de tous les partenaires de cette organisation.

Donc, j’apprécie beaucoup la question.

[Yves-Gérard Méhu-Loko]

Merci, Michelle.

Je crois qu’on arrive à la fin.

Merci pour vos questions.

C’est ce qui met fin malheureusement notre Assemblée publique annuelle.

Merci pour toutes celles et ceux qui se sont joints à nous aujourd’hui en présentiel, ici même.

Et bien entendu aux personnes qui nous ont joints également de manière virtuelle.

Merci également à l’ensemble de mes collègues qui ont rendu possible l’organisation de cette assemblée et qui, au quotidien, expriment également leur passion pour le mandat du Conseil des arts.

Merci à vous.

Miigwech.