Ning Ashoona (1979)
Kinngait, Nunavut
Computer Desk, 2022
Serpentine

Ning Ashoona n’a jamais eu de bureau d’ordinateur, donc pour cette œuvre, elle s’est inspirée de celui de l’espace de travail coopératif des Kinngait Studios. Cette sculpture délicate et complexe est faite en serpentine, en bois et en bois de ramure. Elle comprend plusieurs pièces, qui représentent un bureau, une chaise, un ordinateur, une souris, un moniteur et un stylo. Le détail de chaque pièce témoigne du talent de sculptrice de l’artiste.

Courtoisie de l’artiste et La Guilde, Montréal.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Rémi Belliveau (1989)
Memramcook, Nouveau-Brunswick
Land of Evangeline Route, 1930, 2021
Sérigraphie

Land of Evangeline Route, 1930 critique une certaine classe dirigeante aristocratique anglophone et non acadienne des Maritimes pour sa fétichisation du personnage d’Évangéline, qui a été popularisé par le poème de l’écrivain américain Longfellow. Dans cette œuvre, Rémi Belliveau modifie la composition d’un timbre et y représente un lieu fictif nommé « Evangelinia », qui est inspiré du lieu historique national de Grand-Pré, en Nouvelle-Écosse, et qui est présenté comme une dystopie capitaliste aux allures de Disneyland.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Kablusiak (1993)
Mohkinstsis/Calgary, Alberta
akunnirun kuupak: Duck Lake Street, 2018
Photographie numérique

Dans l’œuvre akunnirun kuupak, Kablusiak recrée sa série performative sur le thème des fantômes, qui est née d’un premier retour de l’artiste dans la région désignée des Inuvialuits à l’âge adulte, après une longue absence. Avec cette série teintée par son point de vue d’Inuvialuk vivant en milieu urbain hors de l’Inuit Nunangat, Kablusiak propose un outil permettant de comprendre et de traiter les binarités, invisibles et hypervisibles, qui distinguent le Nord du Sud.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Dayna Danger (1987)
Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, Québec
End of the World, 2018
Photographie numérique

End of the World s’inscrit dans une série continue où Dayna Danger prend des portraits de membres de son entourage. Cette œuvre, qui illustre tant le courage que la beauté, montre Alex aux abords de la kisiskāciwani-sīpiy − qui signifie « rivière au flot rapide » − ou rivière Saskatchewan Nord. L’artiste souhaitait illustrer la tranquillité, le contraste entre la beauté naturelle saisissante des lieux et le béton s’effritant sous les pieds d’Alex, et le lien que créent ses longues rallonges capillaires de caoutchouc en touchant au sol. 

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Kelli Clifton (1988)
Prince Rupert, Colombie-Britannique
Gaksdanaa (Behold!), 2020
Acrylique et paillettes sur bois

Le mot Gaksdanaa, qui signifie « Attention! », est un coup de cœur des personnes qui apprennent la langue sm’algyax. On l’utilise dans les histoires, lorsqu’un événement dramatique est sur le point de se produire. La peinture de Kelli Clifton illustre le caractère palpitant et mystérieux des récits véritables (adaawx en sm’algyax), et s’intéresse aux sentiments suscités lorsqu’on entend ou voit ce mot particulier. 

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Ruth Cuthand  (1954)
Saskatoon, Saskatchewan
Surviving: Measles, 2022
Perles sur support en suède, vinyle sur verre

Surviving: Measles propose une juxtaposition puissante entre, d’une part, la technique artisanale traditionnelle du perlage et, d’autre part, la nature à la fois belle et repoussante du sujet. Ruth Cuthand, dont la pratique repose sur des principes anti-esthétiques, utilise le perlage comme ancrage de la femme autochtone dans son travail. Elle présente ici une œuvre sophistiquée associant les dimensions d’attraction et de répulsion, en faisant appel à un moyen d’expression auquel on a longtemps refusé le statut de technique digne d’intérêt.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Anthony Gebrehiwot (1989)
Scarborough, Ontario
The Power of a Hug, 2020
Photographie numérique

The Power of a Hug s’inscrit dans la série continue d’Anthony Gebrehiwot intitulée From Boys to Men: The Road to Healing. Avec ses photographies, l’artiste s’emploie à illustrer l’intimité et la vulnérabilité. Jouant d’audace, il fait appel aux concepts d’ethnicité, de masculinité, d’histoire et de perception. Sa série vise à exposer le travail nécessaire à la déconstruction de comportements négatifs issus de traumatismes remontant à l’enfance.

Courtoisie de l’artiste. Modèles: Isiah Baptiste and Kaylyn Rose
Photo : Brandon Clarida Image Services

Jonathan S. Green (1984)
Winnipeg, Manitoba
Preserving Old Geologies, 2018
Taille-douce

Preserving Old Geologies, de Jonathan S. Green, explore la manière dont les environnements façonnés par l’humain peuvent appuyer, mais aussi entraver la réalité de la nature. En combinant sa propre démarche documentaire, qui se concentre sur les espaces sauvages, à des images existantes de paysages, de chantiers de construction et même d’architecture moderniste, expérimentale ou hippie, l’artiste illustre la manière dont ces rencontres entre l’humanité et la nature deviennent des lieux de contestation et de conflit.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Maureen Gruben (1963)
Tuktoyaktuk, Territoires du Nord-Ouest
Moving with joy across the ice while my face turns brown from the sun, 2019
Photographie numérique

Le traîneau est un élément essentiel et puissant dans la communauté de Maureen Gruben, une artiste inuvialuk. Pour réaliser cette œuvre, elle a emprunté à quatorze familles de Tuktoyaktuk, sa ville natale, leur traîneau de fabrication artisanale. Chacun de ces objets témoigne du rapport intime qu’entretient avec lui la famille qui l’a créé et qui l’utilise pour chasser, pêcher et se déplacer. En alignant ces traîneaux, l’artiste crée une image forte transmettant l’importance de la communauté, un élément vital de la vie dans l’Arctique.

Courtoisie de l’artiste et Cooper Cole, Toronto.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Brandon Hoax (1994)
Halifax, Nouvelle-Écosse
MOVEMARROW Full Suite, 2022
Photographies numériques

Avec le projet MOVEMARROW, Brandon Hoax a créé des harnais personnalisés pour les offrir à des artistes et à certaines de ses connaissances. Ses harnais reprennent les codes des accessoires de fétichisme et des tenues cérémonielles faites de rubans. En offrant ces pièces, l’artiste souhaitait inspirer les gens à réagir avec leur propre créativité, que ce soit avec l’écriture, la photo, la vidéo ou la performance. Ce projet explore les thèmes du mouvement, du corps, de la sexualité, de la cérémonie, du fétichisme et de l’ornementation de notre propre corps.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Bushra Junaid (1964)
Toronto, Ontario
Sweet Childhood, 2017
Photographie et texte d’archives

Bushra Junaid présente, sous forme de portrait de famille, une photographie stéréoscopique de 1903 montrant des enfants dans un champ de canne à sucre des Caraïbes. En superposant aux vêtements des enfants des publicités d’époque pour du sucre, de la mélasse et du rhum parues dans le Evening Telegram, un journal de St. John’s, l’artiste fait référence au commerce Terre-Neuve−Caraïbes de produits fabriqués par et pour des personnes esclavagées de l’Afrique. Ce commerce est peu connu, mais a perduré pendant des siècles. L’artiste réfléchit à la réalité transnationale de l’esclavagisme et à ses répercussions, qui compliquent notre compréhension de l’histoire et de la présence de la communauté noire dans le Canada atlantique.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Fariba Kalantari (1973)
Ottawa, Ontario
The unknown future, 2022
Acrylique sur bois

The unknown future met en lumière notre humanité commune et l’histoire de l’immigration au Canada, qui a façonné l’identité de ce pays. Inspirée par sa propre expérience migratoire, l’artiste Fariba Kalantari − dont la famille est établie dans quatre pays répartis sur trois continents – évoque avec cette œuvre le sentiment d’appartenance et le droit fondamental d’avoir un chez-soi.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Laïla Mestari (1992)
Montréal, Québec
Monabamqueb, 2022
Photographie numérique

Réalisé à partir d’une oeuvre URL du même nom, Monabamqueb est un photomontage habité par la question de l’hybridité identitaire maghrébo-québécoise de Laïla Mestari. Composée à la manière d’une frise verticale, l’œuvre imprimée articule divers éléments du projet web (photos, GIF, dessins, animations, performances, etc.). L’œuvre propose une recherche visuelle sur l’auto-ethnographie, l’habitation du territoire et la transformation du savoir.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Azadeh Monzavi (1984)
St. Catharines, Ontario
Namesake, 2022
Tissage de fils textiles usagés, peinture à tissu

Le travail d’Azadeh Monzavi est fondé sur son expérience de femme racisée, de réfugiée et d’immigrante. Elle explore les concepts d’immigration, d’appartenance et d’identité en contexte transnational. Son art est influencé par son héritage culturel, et met de l’avant une pratique axée sur la recherche. Sur l’œuvre, on peut lire son prénom, Azadeh, épelé en persan de droite à gauche. Les lignes qui ondulent entre les formes illustrent son parcours, qui est représenté par des matériaux entièrement récupérés. 

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Zinnia Naqvi (1991)
Toronto, Ontario
The Wanderers - Niagara Falls, 1988, 2019
Impression numérique à jet d’encre

The Wanderers s’inscrit dans la série Yours to Discover, qui présente des photographies glanées de la famille de Zinnia Naqvi, qui visite des destinations touristiques populaires de l’Ontario. La série réfléchit à la manière dont ces lieux sont mis en scène pour instruire le public sur les idéaux et les valeurs du Canada. L’œuvre présente aussi des artéfacts de l’enfance de l’artiste, du matériel de recherche, des photos de famille et des jeux de société. Zinnia Naqvi se questionne sur ce que le public est censé apprendre dans ces endroits, et se demande qui juge de ce qui est digne de représenter les valeurs nationales.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Zinnia Naqvi

Krystle Silverfox (1984)
Whitehorse, Yukon
tth’í’ yáw nan (thread beads land), 2018
Collage numérique

Avec l’œuvre tth’í’ yáw nan (thread beads land), Krystle Silverfox examine le rapport entre la consignation de paysages et la consignation de connaissances en arts visuels. Cette série est inspirée par la tradition de photographie de paysage, et par les techniques de perlage des Premières Nations, qui servent à garder la trace d’images et de connaissances liées aux paysages. Sur les images, l’artiste utilise des fils brisés et des billes pour représenter des personnes, en particulier des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées. Les fils discontinus figurent aussi la perte et la rupture culturelles engendrées, par exemple, par les pensionnats et la rafle des années 1960. 

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Nelson White (1966)
St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador
Grandfather, 2022
Huile sur toile

La pratique de Nelson White rend compte du paysage culturel autochtone changeant du XXI^e siècle. Selon l’artiste, il n’y a pas de véritable tradition de l’art du portrait chez les Autochtones, sauf pour ce qui est des représentations coloniales de « sauvages nobles ». Dans son travail, il cherche à placer les peuples autochtones dans des positions de beauté et de pouvoir. Grandfather illustre la responsabilité qu’ont les Aînées et les Aînés de transmettre aux enfants le savoir culturel, la conscience spirituelle et la notion de parenté.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Jane Meredith Whitten (1952)
Summerside, Île-du-Prince-Édouard
Consumed, 2021-2022
Récipients tissés à partir de plastique usagé

Jane Meredith Whitten soutient que, dans l’époque anthropocène actuelle, l’industrie du plastique a « lié » les gens. Durant l’année 2021, elle a conservé et classé l’emballage des produits consommés chez elle chaque mois. Traditionnellement, les personnes qui fabriquaient des paniers utilisaient les matériaux qui les entouraient. L’artiste a donc enroulé ces emballages, dans l’ordre dans lequel ils ont été jetés, pour en faire des contenants. Grandement influencée par les achats en ligne et la récupération en bordure de rue effectués pendant la pandémie de COVID-19, l’œuvre figure un graphique à barres témoignant de la consommation de plastique de l’artiste.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Jessica Winters (1996)
Makkovik, Terre-Neuve-et-Labrador
Hair Braiding Booth, 2022
Acrylique sur papier

Avec son art, Jessica Winters partage ses souvenirs et ses expériences aussi fidèlement que possible, qu’il s’agisse de respirer, de ressentir ou d’absorber la vie qu’elle mène comme Inuk au Nunatsiavut. Dans le tableau Hair Braiding Booth, plutôt que de créer une scène, elle souhaitait illustrer une action qui se produit naturellement, soit le fait de tresser spontanément des cheveux durant un événement public. L’artiste croit que c’est son intense curiosité et son attention au détail qui l’ont menée à la peinture. Cette technique lui permet d’atteindre un haut niveau de réalisme, d’utiliser des couleurs vives et de créer des contrastes francs. Son travail constitue une réaction très profonde à sa culture, à sa famille et à la terre où sont enracinés ces éléments.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Chun Hua Catherine Dong (1975)
Montréal, Québec
Skin Deep, 2014-2020
Photographie numérique

Skin Deep est une série photographique exploitant la réalité augmentée et explorant le rapport qui unit la surface d’un visage et la culture de la honte existant en Chine. Chun Hua Catherine Dong fait de la honte un symbole culturel dans cette série de photos de cartes d’identité où le visage des sujets est couvert de tissus traditionnels chinois. Les œuvres démontrent comment ce sentiment peut réduire les femmes au silence. Skin Deep transforme une expérience personnelle en un concept universel où nous pouvons toutes et tous nous reconnaître.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Deanna Bowen (1969)
Montréal, Québec
Donna (Afterimage), 2020
Plexiglas dans un cadre en bois

Dans Donna (Afterimage), Deanna Bowen explore les thèmes de l’histoire et des relations familiales, nommément le rapport qu’entretient sa famille avec la regrettée Donna Risby, qui était une fille et une sœur, et avec sa mémoire. Le plexiglas noir de cette œuvre, avec sa surface dure, lisse et opaque, protège Donna tout en séduisant la personne qui regarde avec son fini luisant et miroitant. Donna (Afterimage) veut honorer la vie et préserver le souvenir d’une femme afro-autochtone violemment dévaluée.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Calvin Morberg (1983), Brian Walker (1946)
Whitehorse, Yukon
Daughter of the Creeks, 2022
Cuivre

Daughter of the Creeks, de Calvin Morberg et de Brian Walker, raconte l’histoire d’une jeune femme qui protège les saumons dans les criques et les ruisseaux où naissent les poissons. Son père s’est emparé de l’esprit d’un grand monstre marin, Gonakadet, dont le nom signifie « porteur d’abondance ». La profusion est illustrée par l’image du monstre qui tient un bouclier de cuivre, Tináa, qui représente un œuf de saumon. On dit que le cuivre reproduit la couleur de la chair de ce poisson qui constitue lui-même la véritable abondance nourricière de la communauté.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Annie Briard (1984)
Vancouver, Colombie-Britannique
In Possible Lands I, 2020
Photographie numérique

Annie Briard a commencé la série In Possible Lands quand son père, Michel Briard, lui a offert des photographies datant de 50 ans, qu’il avait prises durant des excursions géologiques en pleine nature. L’artiste a retracé le parcours de son père, cherchant des preuves des changements climatiques. Elle a pris de nouvelles photos à partir des endroits où son père avait pris les siennes, et en a profité pour explorer les alentours. Dans son studio, elle a superposé les diapositives d’archives à ses propres photos. Les nouvelles images rendent compte de l’espace-temps séparant les moments où les deux photos ont été prises, et illustrent les conséquences de l’activité humaine sur le territoire. Même si elles sont fictives, ces images présentent des points de vue qui se rapprochent des prédictions scientifiques actuelles.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services

Jim Logan (1955)
Ottawa, Ontario
The One the Elders Kept From the School, 2018
Acrylique sur toile

La pratique de Jim Logan explore l’expérience autochtone vécue dans le nord du Canada. À une époque pas si lointaine, il était illégal d’empêcher des enfants autochtones d’aller au pensionnat. Pour préserver la langue et les croyances spirituelles de leur communauté, les Aînées et les Aînés sélectionnaient des enfants ayant un caractère particulier pour les cacher de l’Église et des autorités gouvernementales. On plongeait ensuite ces enfants dans la langue, les récits, les chansons et les croyances spirituelles autochtones pour en faire des gardiennes et des gardiens de la culture. Ceux et celles qui se posaient des questions au retour des pensionnats pouvaient côtoyer ces enfants pour renouer avec leur culture.

Courtoisie de l’artiste.
Photo : Brandon Clarida Image Services