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Célébrons l’amour des langues autochtones
Malgré les centaines de kilomètres qui les séparent, trois gardiennes du savoir et un gardien du savoir partagent la même passion pour la préservation de la vitalité et de la beauté des langues et des cultures autochtones.
Des honneurs soulignant la persévérance de son travail, Daisy Sewid-Smith en a reçu plusieurs.
La liste de réalisations de cette auteure publiée et linguiste de l’Université de Victoria est longue : publications et collaborations nombreuses dans le monde universitaire, reconnaissance en tant que spécialiste de l’histoire du peuple Kwakwaka’wakw et doctorat honorifique.
Si vous cherchez son nom sur Internet, les premiers résultats à apparaître porteront sur sa traduction des mémoires de sa grand-mère, une conteuse et une matriarche de sa communauté.
Mais c’est son travail visant à préserver sa langue au sein de sa communauté qui lui tient le plus à cœur.
« J’ai mené une longue et fructueuse carrière, mais ce qui me rend le plus fière, c’est mon travail dans le domaine de la langue. […] J’ai passé ma vie à enseigner notre langue, le kwak’wala, et à soutenir les membres de notre communauté qui souhaitaient l’apprendre. »
− Daisy Sewid-Smith
C’est pour cette raison qu’elle s’est récemment vu décerner la Distinction honorifique pour passeuses culturelles et passeurs culturels du Conseil des arts du Canada.
La création de cette distinction honorifique a été rendue possible grâce à un don anonyme visant à soutenir les artistes autochtones qui vivent au Canada et à une contribution additionnelle de la Commission canadienne pour l’UNESCO, qui s’inscrit dans ses activités soulignant la Décennie internationale des langues autochtones des Nations Unies. Cette distinction unique honore les passeuses culturelles et les passeurs culturels dont les projets artistiques et culturels font avancer l’usage et la promotion des langues autochtones.
Les passeuses culturelles et les passeurs culturels sont des personnes – notamment des Aînées et Aînés, des gardiennes et gardiens du savoir, des éducatrices traditionnelles et des éducateurs traditionnels – qui, par le rôle qu’elles et ils jouent dans les communautés des Premières Nations, inuit et métisses et par leur pratique artistique et créative, contribuent à préserver et à partager les visions du monde, les pratiques culturelles et les traditions autochtones.
Daisy Sewid-Smith n’est pas la seule à recevoir cet honneur pour son apport remarquable aux arts, à la culture et à la langue.
Sur la côte est, l’artiste multidisciplinaire Rose Meuse travaille comme musicienne, interprète culturelle, artisane et instructrice de la langue micmaque à L’sitkuk (Première Nation de Bear River, au Canada atlantique). Elle a été reconnue pour son travail comme chef de file de la revalorisation de la langue micmaque.
« Mes pratiques artistiques et culturelles découlent de la langue elle-même, explique-t-elle. Je me concentre souvent sur un mot-racine que j’ai appris dans notre langue, puis je crée une histoire autour de cet enseignement. »
« En tant que pédagogue culturelle, je partage des histoires avec ma communauté et avec le public. Parfois, ce sont des histoires des temps anciens, d’autres fois, ce sont des histoires plus récentes inspirées de ma propre vie. C’est une passion pour moi de transmettre l’art traditionnel du conte comme étant un moyen d’enseigner, de relayer des pratiques culturelles, d’inculquer des leçons d’histoire, et d’inspirer les jeunes et moins jeunes à bien vivre. »
Joueur du jeu des mains, fabricant de tipis, instructeur, interprète culturel et survivant du système de pensionnats, Sheldon First Rider, de la Nation des Gens-du-Sang dans le sud de l’Alberta, a lui aussi été reconnu pour son travail de revitalisation de la langue et du mode de vie des Pieds-Noirs.
« J’ai consacré une grande partie de ma vie à promouvoir le mode de vie des Pieds-Noirs et à m’engager socialement pour mon peuple, affirme-t-il. Mon objectif est d’éduquer et de sensibiliser tout le monde, de revitaliser le pied-noir et de renouer avec le mode de vie des Pieds-Noirs. »
− Sheldon First Rider
Aînée de la Nation Kainai des Pieds-Noirs et enseignante de longue date du pied-noir, Celestine Twigg a également été reconnue pour son travail dans ce domaine.
« Depuis plus de 30 ans, je travaille au sein du système d’éducation albertain, où je mets sur pied des programmes d’enseignement des langues et du savoir traditionnel, explique Celestine Twigg. J’utilise mes compétences et mon savoir pour soutenir les activités et contribuer à préserver la langue et la culture des Pieds-Noirs, au bénéfice de toute la communauté. »
La reconnaissance du travail réalisé par ces quatre personnes pour promouvoir les langues et les cultures tombe à point, puisque la Décennie internationale des langues autochtones proclamée par les Nations Unies attire l’attention mondiale sur l’état critique de nombreuses langues autochtones partout sur la planète et la nécessité d’encourager leur préservation, leur revitalisation et leur mise en valeur.
En reconnaissant les réalisations des quatre personnes primées, dont le travail de passation culturelle est essentiel à la préservation des expressions artistiques et culturelles des peuples autochtones, le Conseil des arts transmet un rappel : « Alors qu’il est de plus en plus reconnu que de nombreuses langues autochtones partout dans le monde font face à un défi critique, la revitalisation de ces langues et le travail de promotion de ces expressions et ces cultures gagnent en importance. »
En savoir plus sur la Décennie internationale des langues autochtones.