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Assemblée publique annuelle 2023

Description de la vidéo

L’Assemblée publique annuelle de 2023 du Conseil des arts du Canada s’est tenue le 24 janvier 2023. La haute direction du Conseil a livré un aperçu des réalisations de la dernière année et présenté la vision d’avenir de l’organisme pour le secteur artistique. On a ensuite répondu à des questions du secteur et du grand public.

Nous aimerions remercier toutes les personnes qui ont participé à l’assemblée.

#ConseilDesArts23

Cet enregistrement inclut des sous-titres et de l’interprétation simultanée en LSQ.

Oratrices et orateurs

Jesse Wente, président du conseil d’administration

Michelle Chawla, directrice générale, Stratégies, affaires publiques et rayonnement des arts

Simon Brault, directeur et chef de la direction

Carolyn Warren, directrice générale, Programmes de subventions aux arts

Date de publication

6 mars 2023

Informations sur l'événement

Cet événement a eu lieu le 24 janvier 2023.

[Narrateur]

Provocant.

Inspirant.

Contagieux.

Sa créativité nous gagne, son imaginaire nous habite.

C’est un monde de tous les possibles, un monde de liberté, d’essais, de douleurs, de joies.

Un monde où de nouveaux mythes bousculent et réinventent les anciens.

Baume sur nos blessures, source de nos espoirs, c’est la langue de nos âmes.

Audace de tous les instants, désaveu des idées reçues, son appel irrépressible nous rassemble.

L’art saisit notre essence et nous pousse à aller plus loin.

Au fil de nos histoires, aux sons de nos voix, l’art exprime qui nous sommes.

L’art, c’est nous.

[Michelle Chawla]

Bonjour, Kwe kwe.

Bienvenue à l’Assemblée publique annuelle 2023 du Conseil des arts du Canada.

Je m’appelle Michelle Chawla.

Je suis la directrice générale de Stratégies, affaires publiques et rayonnement des arts du Conseil des arts du Canada.

 Je serai l’animatrice de l’évènement d’aujourd’hui.

Veuillez noter qu’il y a des liens sous cette vidéo pour regarder l’événement en anglais avec ASL, en français avec LSQ ou sans interprétation.

Et si vous avez besoin d’assistance technique à un moment donné, il y a un bouton « Besoin d’aide? » dans le coin inférieur droit de la page de l’événement.

Nous avons également deux cases à gauche de l’écran.

Une où vous pouvez participer à un chat ouvert avec d’autres participants à l’événement et nos modérateurs, et une autre dans laquelle vous pouvez poser des questions directement au présentateur de l’événement.

Je voudrais tout d’abord exprimer ma gratitude à la Nation anishinaabe, les gardiens et défenseurs coutumiers des terres sur lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui.

Le Conseil reconnaît que le bassin hydrographique de la rivière des Outaouais et ses affluents ne sont ni cédés ni soumis à la concurrence, et nous rendons hommage à la longue histoire des Algonquins qui ont accueilli de nombreuses nations sur ce magnifique territoire, et nous nous engageons à défendre et à promouvoir la voix et les valeurs de notre nation hôte.

Le Conseil reconnaît l'importance de la reconnaissance des terres pour respecter et affirmer les droits inhérents et issus de traités de tous les peuples autochtones.

Nous avons eu le privilège d’être guidés par des membres de la communauté algonquine dans l’élaboration de notre reconnaissance territoriale complète en 2020 et nous les remercions de leur générosité et de leur collaboration.

Il s’agit ici de la première réunion publique annuelle depuis le début de la pandémie, que nous organisons à la fois en ligne et en personne.

Et je suis ravie d’accueillir cette réunion ici, dans la salle Kakaekwewin – un nouveau nom pour cette salle.

Kakaekwewin est un mot anishinaabemowin, que la communauté algonquine locale a partagé avec nous en 2020.

Ce mot signifie « rassemblez-vous, parlez de l’avenir. »

Ce nouveau nom convient tout à fait à notre assemblée publique annuelle, car nous nous réunissons pour discuter de l’avenir des arts, un avenir que nous construisons avec vous.

Pour marquer le changement de nom de cette salle, le Conseil des arts du Canada a demandé à l’artiste anishinaabe, Chief Lady Bird, de créer une œuvre d’art pour cet espace.

Inspirée par le mot Kakaekwewin, l’œuvre de Chief Lady Bird est exposée pour que vous puissiez la voir aujourd’hui et à l’avenir.

Je tiens à remercier Chief Lady Bird pour cette œuvre inspirée et inspirante.

Dans un instant, je vous donnerai quelques nouvelles de la progression de notre plan stratégique.

Ensuite, le président du conseil d’administration, Jesse Wente, prendra la parole.

Et pour ceux d’entre vous qui sont présents dans la salle, nous vous inviterons à poser des questions aux micros qui sont placés dans la salle.

Pour ceux d’entre vous qui sont en ligne, vous pouvez soumettre vos questions directement dans la boîte de discussion.

Nous avons également reçu plusieurs questions par courriel avant cette réunion, auxquelles nous répondrons.

Vous pourrez visionner un enregistrement de l’ensemble de la réunion dans les deux langues officielles sur notre site web au cours des prochaines semaines.

Souvenez-vous que vous pouvez suivre la discussion sur les médias sociaux avec le mot-clic #ConseilDesArts23.

Nous avons un programme très chargé, alors commençons.

Le Conseil des arts en est à la deuxième année de son plan stratégique, L’art, plus que jamais.

Le plan se trouve sur notre site web et l’objectif de L’art, plus que jamais, est de reconstruire le secteur sur des bases plus inclusives, équitables et durables.

Ce plan présente trois grandes orientations : investir dans la reconstruction et l’innovation; accroître les bénéfices des arts pour la société; encourager et accentuer la collaboration et les partenariats.

Il présente une vision de ce que nous cherchons à accomplir.

Mais pour concrétiser cette vision, nous avons défini des actions clés qui vont guider notre travail et nos investissements.

Nous en sommes aujourd’hui à la moitié de la deuxième année de ce plan et ses actions ont bien progressé.

Pour ce qui est d’investir dans la reconstruction et l’innovation, par exemple, nous avons apporté du soutien ciblé pour faire face aux répercussions de la pandémie sur le secteur des arts.

Et dans le cadre de notre mission qui consiste à accroître les bénéfices des arts pour la société, nous avons aussi entrepris le projet de recherche sur la valeur du financement public des arts et des cultures autochtones.

Cette recherche a été menée à l’aide d’une méthodologie micmaque qu’on appelle aussi le principe du double regard qui combine les forces des visions du monde autochtone et occidental pour pouvoir avancer en entretenant des relations harmonieuses et viables.

Ce projet novateur aide l’organisme de financement aux arts que nous sommes à mieux comprendre et énoncer le rôle essentiel que jouent les arts et les cultures autochtones dans la vie des populations canadiennes.

Nous sommes convaincus que cette recherche constitue également une ressource précieuse pour l’ensemble du secteur des arts au Canada.

Cette recherche est publiée sur notre site web.

Elle est accompagnée d’un résumé en anishinaabemowin et en inuktut.

À vous de les découvrir.

Parmi nos principales activités visant à encourager et accroître la collaboration et les partenariats pendant la dernière année, nous avons aussi coorganisé le Sommet des arts de l’Arctique avec le gouvernement du Yukon en juin dernier.

L’événement a eu lieu à Whitehorse, au Yukon, avec une participation en ligne importante.

Il a rassemblé des participantes et participants de toute la région circumpolaire, notamment des représentantes et représentants des pays de l’Arctique et des nations autochtones de la région.

Des relations solides sont essentielles pour notre travail continu dans et pour le Nord.

Les relations que nous avons établies lors du Sommet ont mené à de nombreuses collaborations dont deux partenariats en coexécution, un avec la Fondation d’art inuit et l’autre avec le gouvernement du Yukon.

Les partenariats en coexécution constituent une nouvelle façon de travailler pour le Conseil.

Ils nous permettent de soutenir les artistes et les travailleurs du secteur artistique selon leurs propres conditions, en fonction de leurs réalités et de leurs priorités en matière de création artistique et culturelle dans le Nord.

Nous souhaitons mettre en place davantage de partenariats de colivraison de ce type et des discussions sont en cours avec des partenaires potentiels à cet effet, donc restez à l’écoute.

Ce ne sont là que quelques exemples des actions du plan stratégique que nous avons réalisées jusqu’à présent.

Vous pouvez consulter toutes nos actions et leur état d’avancement sur notre site web.

Je vous encourage également à lire nos rapports annuels.

Je sais que cela semble un peu rébarbatif, mais cela ne l’est pas, car cela vous offre un aperçu année par année de l’impact du Conseil.

J’aimerais maintenant inviter le président du conseil d’administration, Jesse Wente à prendre la parole.

[Jesse Wente]

Oui, de la salle Kakaekwewin du Conseil des arts à Ottawa.

C’est ma troisième réunion publique annuelle en tant que président du Conseil des arts du Canada, mais en raison de la pandémie, c’est ma première en personne et c’est merveilleux de voir un grand nombre d’entre vous ici dans la salle et de savoir que beaucoup d’entre vous se joignent à nous en ligne.

Que ce soit d’un océan à l’autre.

À travers tous les défis de ces deux dernières années, le plan stratégique du Conseil a été une force directrice.

Au printemps dernier, j’ai eu le privilège de voir le plan stratégique en action lorsque je me suis rendu dans le Nord avec le conseil d’administration et les hauts dirigeants de l’organisme.

Dans notre plan stratégique, nous nous sommes engagés à renforcer notre présence et nos relations dans le Nord afin de répondre à ces réalités culturelles uniques et variées en matière de création et de partage des arts et de la culture.

Ce voyage avait pour but de trouver des moyens concrets de concrétiser cet engagement.

Nous avons rencontré des artistes, des leaders artistiques et des travailleurs du secteur des arts dans leurs studios, théâtres, centres communautaires et boutiques d’artisanat.

Nous avons également eu des échanges constructifs avec des élus et des dirigeants locaux.

Nous avons participé à des rassemblements communautaires comme ceux qui ont eu lieu sur les rives de l’océan Arctique à Tuktoyaktuk.

Nous avons visité des projets novateurs, dont la serre communautaire d’Inuvik, un ancien aréna converti en serre, avec plus de 170 plantations.

Les aînés, les enfants, les bénévoles de la banque alimentaire et d’autres membres de la communauté se réunissent pour cultiver des aliments.

Nous avons également tenu notre première réunion du conseil d’administration dans les Territoires du Nord-Ouest.

Nous avons assisté au Sommet des arts de l’Arctique à Whitehorse en tant que coorganisateur de ce rassemblement international.

Nous avons pris connaissance de points communs entre les gens du Nord et de plusieurs domaines propices à la collaboration.

J’étais vraiment enthousiasmé par les deux partenariats de coexécution qui ont émergé de ce voyage et que Michelle a déjà mentionnés.

Ces types d’initiatives sont essentiels à l’engagement du Conseil envers le Nord.

En tant qu’organisation du Sud, le Conseil a une compréhension limitée des réalités de la région.

Les partenaires sur le terrain comprennent leurs communautés d’une manière profonde et nuancée qui nous fait défaut, et leurs conseils et leur collaboration sont cruciaux.

En effet, le Conseil doit travailler de cette manière pour remplir l’engagement du plan stratégique de redresser de nombreuses inégalités du passé.

Le travail d’équité du Conseil doit continuer à placer l’autonomie des communautés historiquement marginalisées et privées de leurs droits au cœur de ses préoccupations.

En travaillant de cette façon, le Conseil s’efforce de favoriser un secteur artistique qui inclut, représente et parle de la diversité de ce pays.

Un secteur des arts qui reconnaît la souveraineté culturelle des peuples autochtones et respecte les concepts d’autodétermination des peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Et enfin, un secteur des arts qui soit durable.

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter trois nouveaux membres du conseil d’administration qui ont été nommés depuis notre dernière assemblée publique annuelle et je demanderais à chacun d’entre vous de se lever lorsque je dirai leur nom.

Alors, tout d’abord, Irfhan Rawji, Stephane Moraille, et Charlie Wall-Andrews, qui ne peut pas être avec nous aujourd’hui, malheureusement, mais je suis sûr qu’elle nous suit en ligne.

Et j’aimerais également reconnaître et saluer les membres du conseil d’administration dont le mandat a été récemment renouvelé ou est en cours.

Il y a Jennifer Dorner, Marie-Pierre Germain, vice-présidente, Cheryl Hickman, Ingrid Leone, Ben Nind, Karl Schwonik, et Gaëtane Verna.

Ce conseil d’administration représente une diversité d’expériences, de points de vue, de communautés, de régions et de domaines d’expertise, dans le domaine des arts et au-delà, ce qui est complémentaire et enrichit leur connaissance collective du Conseil des arts du Canada.

En terminant, j’aimerais remercier le gouvernement du Canada pour sa confiance continue envers le Conseil des arts du Canada et le travail que nous accomplissons.

J’aimerais également remercier le personnel du Conseil et son équipe de direction, et le directeur pour son travail impressionnant des neuf dernières années au Conseil des arts.

Je suis très très fier de ce que nous avons fait ensemble durant cette année et je me réjouis du travail commun qui nous attend.

Chi Miigwetch.

[Michelle Chawla]

J’invite maintenant Simon Brault à prendre la parole.

[Simon Brault]

Merci Jesse.

Comme beaucoup d’entre vous le savent, il s’agit de ma dernière assemblée publique annuelle en tant que directeur et chef de la direction du Conseil des arts.

Donc j’étais vraiment très nerveux d’avoir une assemblée annuelle aujourd’hui.

Non… mais c’est toujours un plaisir, surtout à ce moment-ci.

Alors, avec cinq mois qui restent dans mon mandat, j’ai beaucoup pensé à mon temps dans ce rôle.

Mais j’ai aussi pensé à l’avenir du Conseil des arts du Canada et plus généralement du financement des arts au Canada et dans le monde entier.

Je vois que je suis toujours président de la fédération internationale des conseils des arts.

L’ère où les organismes de financement des arts étaient les gardiens de la vie artistique et culturelle de la société touche à sa fin.

Et ce n’est pas une mauvaise chose.

Je m’estime très privilégié d’avoir pu mener le Conseil des arts sur le chemin d’une transformation destinée, fondamentalement, à en renforcer l’impact sur toute la société, une voie que nous poursuivons maintenant depuis plusieurs années.

L’équité est et doit être – doit rester – plus que jamais un moteur puissant, une dimension centrale de la transformation et de l’évolution du Conseil.

Et bien que le Conseil soit depuis longtemps engagé en faveur d’un financement équitable, c’est dans le plan stratégique 2021-2026, L’art, plus que jamais qu’il place pour la première fois d’une façon aussi claire, aussi assertive, l’équité, l’accessibilité et l’inclusion au cœur de ses orientations et de ses décisions.

Notre plan stratégique vise à mieux comprendre et à aplanir les nombreux obstacles qui sont rencontrés par les jeunes, par les membres des communautés des langues officielles en situation minoritaire, par les groupes issus des groupes historiquement désavantagés ou marginalisés, comme les membres des communautés autochtones, noires, racisées et les personnes sourdes ou handicapées, les membres de la communauté 2ELGBTQI+, les personnes de diverses identités de genre, les femmes, les personnes à l’intersection de diverses identités.

Et puisque nous nous sommes engagés à verser, et nous n’allons pas changer cet engagement, 50 % de nos subventions à des projets et surtout 20 % du montant total de nos subventions de projets à de nouvelles et nouveaux bénéficiaires, nous avons les moyens concrets de les accueillir et de les soutenir.

Je suis d’ailleurs absolument convaincu que c’est en ouvrant toutes grandes nos portes à toutes celles et ceux qui ont le droit de créer, qui ont le droit de parfaire leur art et d’être entendus et diffusés, que nous allons assurer notre propre avenir comme conseil des arts, parce que nous serons en phase avec notre société.

Et je pense ici à une citation bien connue et puissante de l’artiste universitaire et activiste australienne indigène Lilla Watson qui reflète bien l’idée que j’essaie d’exprimer.

Elle dit : « Si vous êtes venus ici pour m’aider, vous perdez votre temps. Mais si vous venez ici parce que votre libération est liée à la mienne, travaillons ensemble. »

La raison pour laquelle nous faisons tout ce que nous faisons, c’est parce que nous savons que sinon, il n’y a pas d’avenir si les gens qui réinventent la société ne se reconnaissent pas dans le Conseil des arts et le financement que nous gérons.

Par exemple, nous avons également lancé une campagne de recrutement pour augmenter de façon importante la diversité des personnes qui travaillent ici quotidiennement au Conseil.

Et nous avons dépassé nos objectifs en un an, avec une représentation accrue du personnel autochtone, du personnel racialisé et du personnel sourd ou vivant avec un handicap.

Plus de deux ans plus tard, je suis fier de la façon dont cette campagne a transformé la composition et le travail réel du Conseil.

L’étendue des expériences vécues dans l’organisation à tous les niveaux et dans toutes les équipes est tellement plus riche que lorsque j’ai commencé en 2014.

Nous avions des équipes formidables à l’époque et nous en avons toujours aujourd’hui.

Mais maintenant, c’est plus diversifié.

Je dois féliciter ceux qui travaillaient déjà au Conseil parce qu’ils les ont accueillis à bras ouverts.

Et cela, c’était très important.

Et maintenant, lorsque nous prenons des décisions à propos de notre travail, nous le faisons avec encore plus de voix qui s’expriment pour s’assurer que nous comprenons les implications pour les nombreuses communautés différentes à travers ce pays.

C’est un pays complexe.

Cela signifie également que lorsque les gens appellent au Conseil où nous rencontrent lors de rassemblements comme celui-ci ou lors de nos séances de sensibilisation, nous sommes plus proches de refléter la diversité du pays.

Ce n’est cependant pas un dossier clos.

Nous devons également continuer à transformer notre culture organisationnelle pour nous assurer qu’il s’agit d’un endroit où les personnes de toutes origines se sentent bienvenues et entendues, où elles ont le sentiment de faire une différence.

Nous devons devenir l’organisation la plus accessible possible.

Et çela me tient vraiment à cœur, et c’est important parce que nous avons été perçus pendant des décennies comme étant une organisation d’élitiste qui finançait les choses pour d’autres élitistes.

Ce n’est pas ce que nous devons faire.

Il s’agit de s’assurer que notre environnement de communications, de programmes, de technologies, de services sont plus accessibles.

Nous avons publié notre premier plan d’accessibilité sur notre site web en décembre dernier.

Et nous voyons qu’il ne s’agit pas juste de respecter la loi, de se plier à ce qui est dans la loi.

Mais il s’agit d’utiliser cette plateforme pour pousser plus loin cette question d’accessibilité dans tous les domaines.

Il s’agit d’un plan que nous mettrons à jour tous les trois ans, au fur et à mesure que nous comprenons ce que nous faisons bien et ce que nous devons améliorer.

L’engagement de notre plan stratégique en faveur d’un secteur artistique plus équitable va de pair avec sa vision d’un avenir décolonisé pour les arts.

Pour concrétiser cette vision, nous devons également décoloniser le Conseil en remettant en question nos propres hypothèses et convictions.

Il est important de reconnaître que la décolonisation est un concept et un parcours complexe, évolutif et ouvert.

Il n’existe pas de guide définitif sur la manière d’entreprendre ce travail et il y a des implications différentes pour les différentes organisations et secteurs de notre société.

Alors, jusqu’à présent, notre compréhension, c’est que pour décoloniser le Conseil, nous devons accepter de recadrer notre compréhension de ce qui constitue l’art.

Ce qui est un gros dossier.

Nous devons également remettre en question les notions de professionnalisme et de disciplines artistiques qui sont profondément ancrées dans une période spécifique de l’histoire, spécifiquement en Europe, et très souvent dans une perspective colonialiste.

C’est fascinant de réaliser que beaucoup des choses, qu’on enseigne toujours à propos de l’histoire des arts, c’est vraiment par rapport à ce qui s’est passé à ce moment en Europe, où c’était la métropole du monde, où on prenait des choses, des autres pays du monde et on réinterprétait les choses, tout en les volant pour bâtir cette culture.

Donc, il faut remettre en question la notion d’excellence artistique, un concept qui soutient les hiérarchies de bon goût et les valeurs qui confirment et perpétuent le statut de la culture dominante.

Nous devons également dépasser les notions limitées d’expertise artistique qui sont souvent le produit direct d’un système éducatif construit pour reproduire les relations de pouvoir et sauvegarder le privilège du discours colonial dominant sur l’art et la culture.

Le travail de décolonisation du Conseil est déjà commencé.

Ce n’est pas quelque chose qui se fait d’un jour à l’autre.

C’est un voyage fascinant et nous apprenons chaque jour comment le parcourir.

Mais l’étape la plus importante de ces dernières années a sans doute été la création du programme Créer, connaître et partager, un programme de financement dont le cœur est une véritable aspiration à la souveraineté culturelle et à l’autodétermination des Autochtones.

Une autre partie de notre travail réside dans les récents partenariats que le Conseil a établis en soutenant l’idée d’autodétermination et de souveraineté culturelle des Autochtones, comme celui qu’on a mentionné avec l’Inuit Art Foundation, qui est en train de se déployer.

Il reste encore beaucoup à faire pour décoloniser le Conseil, décoloniser les cœurs, les esprits, et ce travail repose sur la collaboration continue entre les personnes qui sont issues des peuples autochtones et les personnes qui proviennent des peuples allochtones au sein même et en dehors du Conseil.

Ce n’est pas un travail qui peut être imposé, ce n’est pas quelque chose qu’on décrète, c’est quelque chose qu’il faut apprendre à vivre ensemble, avec honnêteté, humilité, ouverture, écoute, patience, respect et empathie.

La transformation du Conseil vise aussi le prolongement de son rôle au-delà du financement.

Bien sûr, les programmes de subventions restent au cœur de nos activités, mais au cours de ces dernières années, nous avons réussi à développer d’autres aspects de nos activités pour générer des retombées qui sont encore plus importantes pour le secteur des arts et pour la société en général.

Cela a été notamment le cas pendant la pandémie, quand nous avons été en relation avec les gouvernements qui se sont tournés vers le Conseil pour comprendre comment la crise affectait le secteur des arts et déterminer les mesures d’urgence qui étaient nécessaires et qui seraient adaptées à notre secteur.

Il est maintenant temps pour le Conseil de se faire encore plus le porte-voix des défis auxquels le secteur fait face et ils sont nombreux.

À la lumière de la pandémie, nous savons que l’amélioration des conditions de travail, la rémunération des artistes, des travailleurs du secteur des arts est une question urgente que nous devons continuer à défendre.

Le Conseil doit également prendre part activement aux conversations les plus urgentes de notre époque, comme la crise climatique.

À cet égard, le Conseil continue de jouer un rôle important dans la diplomatie culturelle du Canada.

Ce n’est pas un moment formidable maintenant pour la diplomatie publique ou la diplomatie culturelle, avec la guerre qui prend une grande part de la réflexion et des investissements d’action.

Mais ça ne durera pas éternellement.

Inévitablement, les conflits se terminent et en tant que nation, il faut rétablir des relations.

Et je pense que d’ici quelques années, nous verrons une montée de la diplomatie publique, y compris au niveau de la culture.

Je pense aux partenariats que l’on a bâtis avec le Salon du livre en Allemagne, Francfort 2021, où le Canada était invité d’honneur et le Festival international Cervantino 2019, où le Canada était le pays invité.

Il y a des moments où nous pouvons vraiment démontrer que l’art et la culture sont les meilleures façons de connecter les nations et les sociétés civiles ensemble.

Mais alors que la communauté mondiale continue de faire face à différents défis, il est essentiel que les arts fassent partie de solutions partagées qui vont au-delà des frontières qui divisent.

La transformation du Conseil ne s’arrête pas ici à cette réunion.

Cela, c’est sûr.

Ni à la fin de mon mandat de directeur et chef de la direction.

Le Conseil doit continuer de se transformer lui-même, de bâtir sur ce qui a été accompli, de répondre aux réalités changeantes de notre monde.

Je suis extrêmement fier du plan stratégique que nous avons, L’art, plus que jamais.

C’est un document visionnaire qu’on a élaboré en plein cœur de la pandémie et qu’on a vraiment élaboré en essayant de… …excusez-moi, en essayant de rêver ce que le monde pourrait être après la pandémie.

Cela ne s’est pas produit exactement comme on l’a rêvé, mais on travaille fort pour que ça se produise.

Je suis certain que l’extraordinaire équipe de la haute direction ainsi que toutes les équipes du Conseil vont continuer à mettre en œuvre ce plan.

Il en va de même pour notre conseil d’administration qui possède un grand éventail d’expertise, une diversité de points de vue, que Jesse a souligné avec raison.

Mais au-delà des murs de l’organisme, la transformation du Conseil, qui est liée à une vision d’un avenir inclusif et durable, va dépendre, en très grande partie, de l’appui et de l’apport de l’ensemble du secteur des arts et du grand public.

Plus que cela, nous avons besoin que vous nous mettiez au défi, que vous remettiez en question nos hypothèses et notre approche pour nous tenir responsables vis-à-vis de notre mandat, de notre vision et de notre plan stratégique.

Nous sommes maintenant arrivés à la période des questions et réponses de notre réunion.

Vous aurez l’occasion de vous exprimer.

Je vous invite à nous poser les questions qui vous viennent à l’esprit et de nous aider à continuer à nous transformer.

Je passe maintenant la parole à Michelle qui animera cette partie de notre discussion.

Michelle…

[Michelle Chawla]

Merci.

Merci Jesse et Simon.

Je pense que nous aussi avons la larme à l’œil.

Vos propos sont très touchants et cela montre bien à quel point nous sommes passionnés et engagés.

Merci d’être des nôtres aujourd’hui et la meilleure partie de la réunion va maintenant commencer.

C’est la période de questions et de réponses.

Nous allons utiliser ce temps pour répondre aux questions que nous avons reçues avant le début de l’événement d’aujourd’hui, par courriel et par le biais de l’inscription à l’Assemblée publique, ainsi qu’aux questions que les participants virtuels ont partagées en ligne.

Nous avons reçu de nombreuses questions avant la réunion, et nous n’allons pas répondre aux questions qui sont directement liées à des demandes de subventions ou à des demandes de financement.

Parce que ces questions seront soumises au personnel approprié, au personnel compétent au sein du Conseil des arts.

Aujourd’hui, nous répondrons aux questions et nous allons prendre les questions que nous avons reçues d’avance.

Et nous allons aussi vous donner la possibilité de formuler vos questions au pied levé.

Et si vous avez des questions, dans la salle, quelqu’un viendra à vous avec un microphone quand vous levez la main.

Pour ceux qui sont en ligne, vous pouvez déposer vos questions dans la boîte aux questions.

Nous allons faire une rotation entre les questions de la salle, les questions déjà reçues et les questions en ligne.

Alors, nous allons commencer par deux questions que nous avons reçues d’avance, et ensuite nous passerons aux questions dans la salle.

Nous avons reçu plusieurs questions par rapport à l’inflation et l’impact de l’inflation sur le secteur des arts.

Et nous avons choisi cette question qui nous donnera l’occasion de vous donner la réponse du Conseil.

Alors, elle vient d’Erin et la personne nous demande : « Il y a une crise pour les artistes et beaucoup d’autres, en ce qui concerne le logement, l’abordabilité et le coût de la vie.

Comment le Conseil des arts du Canada abordera-t-il cette question à l’avenir? » Merci de votre question Erin et je vais passer la parole à Simon pour vous répondre.

[Simon Brault]

Merci de la question.

C’est sûr et certain que nous sommes très préoccupés par la situation économique.

Avec la hausse de l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre aussi dans de nombreuses organisations, les salaires à la baisse et le déclin des finances publiques.

Donc tout cela a un impact considérable sur le secteur artistique et les artistes individuellement.

Et, le problème, évidemment, pour le Conseil, comme vous le savez peut-être déjà, c’est que notre propre budget est fixe et il n’est pas indexé au coût de la vie.

Ce qui ne nous donne pas la possibilité d’apporter des ajustements.

Ce que nous pouvons faire, à l’heure actuelle, c’est prendre en considération la hausse des coûts lorsque nous regardons de nouvelles demandes de subvention.

Mais si nous le faisons, à ce moment-là, cela veut dire que nous pourrons soutenir moins de demandes et financer moins de projets.

Nous essayons de trouver le point d’équilibre.

Parce que nous voulons évidemment continuer à soutenir le plus grand nombre de projets possible.

Mais je vous dirais qu’à l’heure actuelle, et à moins que le gouvernement annonce qu’il est prêt à tout simplement alimenter notre budget, ce qui nous permettrait d’aller de l’avant avec des hausses ou une majoration des montants qui seront demandés.

Mais ce que nous espérons, et c’est ce que j’essaie d’obtenir depuis des années, c’est que, dès qu’il y a une situation inflationniste, nous nous rendons compte que les investissements que nous faisons en souffrent et que les gens qui comptent sur une subvention pour gagner leur vie et faire leur travail en souffrent également.

Il est important de continuer à exhorter le gouvernement à prendre ce problème en considération.

Mais dans l’intérim, le Conseil des arts doit continuer à travailler avec d’autres partenaires, y compris les syndicats, les organisations de services, les députés locaux.

Beaucoup de gens au Canada sont persuadés qu’il est temps d’établir un filet de sécurité sociale pour protéger les travailleurs à contrat et les artistes.

Le secteur est alimenté par des gens qui n’ont aucune protection quant à la pérennité de l’emploi et des avantages sociaux et le reste.

Et nous pensons que la pandémie a bien soutenu les gens, y compris les artistes.

Nous savons que la machine est en place.

Ce qu’il faut maintenant, c’est une volonté politique pour que cela se produise.

Je crois que nous devons arrêter d’accepter que ce secteur soit subventionné par des gens qui continuent à s’exploiter eux-mêmes afin d’exister.

C’est une campagne très importante pour nous.

Et nous comptons sur le gouvernement pour pouvoir aller de l’avant et nous allons continuer à appliquer de la pression parce que le secteur des arts n’est pas soutenable dans sa forme actuelle.

Il est dysfonctionnel.

[Michelle Chawla]

D’accord.

Nous avons reçu une autre question.

Nous avons reçu plusieurs questions par rapport à la décolonisation.

« Quel est le plan pour la décolonisation? Où sont les documents de politiques à ce sujet et quelles mesures avez-vous prises à ce jour pour changer la structure et la construction coloniale du Conseil des arts du Canada? » Merci de votre question.

Jesse, je me tourne vers vous pour la réponse.

[Jesse Wente]

Merci beaucoup pour la question.

Simon, je pense, dans son discours, a bien expliqué l’entreprise de décolonisation que le Conseil des arts a entreprise.

Cela fait des années maintenant que nous voulons apporter des changements à nos programmes et à nos structures et rendre compte justement des mesures d’autodétermination nécessaires pour nos organisations et les organisations autochtones, y compris les modèles de prestation conjointe : le Yukon, l’Inuit Art Foundation, et les Territoires du Nord-Ouest.

Je pense que c’est une nouvelle façon de travailler pour le Conseil des arts, mais c’est important d’aller à la rencontre de ces communautés plutôt que de leur demander de venir à nous.

Et je dirai aussi que, et évidemment, le plan stratégique le plus récent réaffirme notre engagement envers la décolonisation.

Et je voudrais dire aussi que nous avons eu une réunion du conseil un peu plus tôt aujourd’hui et l’une des choses dont nous avons parlé au conseil, c’est la relève.

Et dans ce plan ou dans cette politique, il est dit, on ne parle nulle part de décolonisation.

Et pourtant, je dirais que ce plan est en fait un travail qui a été inspiré et axé sur la décolonisation, qui tente de voir où sont les obstacles et les problèmes structurels qui résultent de la colonisation et qu’il faut démonter.

Parce que, évidemment, c’est une situation qui affecte tout le monde, pas simplement les Premières Nations.

Et donc le travail de décolonisation est une entreprise beaucoup plus universelle parce qu’elle concerne tout le monde et tous les aspects du fonctionnement du Conseil.

Et donc il est mieux de parler de l’accessibilité et de sa signification.

La raison pour laquelle les organisations sont inaccessibles, c’est à cause du colonialisme.

Voilà donc le problème à résoudre.

Et quand on veut vraiment faire preuve de sensibilité et nous attaquer aux problèmes à partir d’une prise de conscience profondément humaine et que l’on comprend ce que ça veut dire que de vivre dans notre pays et pas simplement de débattre des théories, c’est ce qui nous permet d’entreprendre une véritable décolonisation, même si on n’utilise pas le terme proprement dit.

Cela fait partie du processus.

Et l’autre chose aussi que je dirais, c’est la stratégie relative à l’embauche.

C’est aussi une approche de décolonisation parce qu’on voulait faire preuve de considération pour le personnel qui partait et le personnel qui arrivait.

Alors, c’est l’approche que nous voulons continuer d’encourager.

[Simon Brault]

J’aimerais dire quelques mots en français sur la décolonisation.

Comme sur à peu près tous les débats de société, la façon dont le débat se déroule en français et la façon dont cela se déroule en anglais est toujours un peu différente.

Et je pense qu’au cours des derniers mois, pour toutes sortes de raisons, à cause de toutes sortes d’événements, il y a eu une certaine tendance, en tout cas dans les médias que je lis au Québec, de « déconsidérer » un peu l’importance de cette de cette opération de décolonisation, un peu caricaturer ce que c’était.

Et pour nous, ce qu’on veut dire, et je pense, ce que Jesse a expliqué est extrêmement important, il ne s’agit pas d’interdire des choses, d’interdire des mots.

Ce n’est pas l’enjeu.

Le véritable enjeu, c’est de comprendre que notre façon de penser la distribution de la richesse dans la société, notre façon de penser le rôle des différents groupes dans la société, notre rapport, évidemment aux Autochtones, qui étaient ici bien avant nous, notre rapport à l’immigration, en fait, que toutes ces questions sont extrêmement… On les a apprises, nous avons été éduqués dans un système de pensée qui est vraiment celui qui a été, qui découle du siècle des Lumières, qui découle vraiment de l’époque de la civilisation triomphante européenne.

Et on a cette culture extrêmement et profondément ancrée et cette culture est une culture qui procède par exclusion.

Alors, les gens qui sont dans la culture dominante, on est très heureux, on est très contents, on s’en parle, on protège la culture, mais il y a tellement de monde qui en sont exclus et qui en sont exclus d’une façon intentionnelle.

Et le rôle qu’on a à jouer maintenant, c’est vraiment un rôle de défaire cela, d’ouvrir cela à d’autres perspectives.

Et cela suppose un travail constant de déconstruction, et c’est un travail qui est intéressant.

C’est un travail qui est passionnant.

Et je peux vous dire que chaque fois qu’on fait un pas en avant, on devient plus riche, et on se rapproche de ce qui est l’essence de l’art et de la culture, qui est en fait réussir à trouver une façon de vivre qui peut être partagée par tout le monde.

Donc vraiment, je pense que c’est un débat qui est extrêmement important et le Conseil des arts a un rôle à jouer pour le faire, mais nous avons toutes et tous un rôle à jouer pour que cette question devienne quotidienne, et que cela devienne organique et naturel.

Pour le moment, nous sommes obligés d’établir des règles, de trouver des mécanismes, mais je pense que ça doit devenir au fil du temps quelque chose qui est naturel et organique.

[Michelle Chawla]

Merci à vous deux pour les réponses.

Alors il y a déjà une main levée dans la salle, donc je vais passer à une question.

[Eoin Ó Catháin]

Oui, bonjour.

Je suis le président d’AASPAA Canada et mon vice-président m’a dit : « Bon, tu parles avec ton accent irlandais, tu dois ralentir ».

Je vais essayer de ralentir.

Je suis très content d’être là et je veux parler du rôle, de la définition d’artiste.

Nous avions des programmes qui pouvaient travailler avec nous, avec les artistes de l’étranger, mais il n’y avait rien d’écrit et rien d’établi clairement.

Donc pendant deux ans, je travaille avec le Conseil des arts, je suis avocat, je fais de la diplomatie, je fais des dialogues et des négociations et donc deux années de travail passionnant.

Mais encore une fois, on ne pouvait pas nous dire ce qui allait arriver …et arrêtez de nous poser la question.

Donc nous voulons faire partie de la solution, nous voulons travailler en matière de développement.

Mais nous sommes sur le terrain en train de faire de la diplomatie culturelle.

Et nous sommes à la tête des réseaux qui vous sont essentiels mais nous ne sommes pas dans le jeu.

Donc si j’ai bien compris, vous parlez des agents? Oui, oui, j’essaie de comprendre le contexte de votre question.

[Carolyn Warren]

Donc les agents et les gestionnaires?

[Eoin Ó Catháin]

Oui.

[Carolyn Warren]

D’accord. Merci pour la question.

Oui, c’est sûr et certain que nous sommes très intéressés à avoir un dialogue avec vous sur ce sujet.

D’abord, je dois vous dire que nous reconnaissons l’importance des agents et des gestionnaires dans le système de distribution des finances des arts, du secteur des arts.

Et nous reconnaissons, comme beaucoup d’artistes et d’organisations et les arts du spectacle, que vous avez été très durement touchés par la pandémie, c’est clair.

Vous êtes probablement l’un des… Nous sommes des bailleurs de fonds qui soutenons les arts publics et par le passé, il y a peut-être eu une situation de guichet unique.

Actuellement, il y a des programmes différents qui sont offerts à divers gestionnaires et agents.

Et je voudrais aussi reconnaître que les marchés ont aussi été bouleversés par la pandémie et nous surveillons de près la reprise des activités du marché pour voir comment nous pouvons vous aider dans ce sens.

Je sais que nos administrateurs sont en conversation avec votre groupe pour trouver d’autres façons de vous soutenir et il y a des pistes de solutions que nous explorons actuellement par l’entremise des programmes que nous avons.

(La réplique est inaudible faute de micro. L’interprète regrette)

Oui, nous avons rencontré un groupe en mai et nous avons rencontré des agents et des gestionnaires avant la pandémie pour commencer cette conversation.

Mais il est important de voir s’il n’y a pas de meilleure façon de collaborer et aussi de voir s’il y a des choses que l’on peut faire au niveau du modèle d’affaires des agents et des gestionnaires.

Est-ce qu’on peut apporter des changements au modèle pour que nous puissions mieux vous soutenir.

Il y a des problèmes systémiques qui prédatent de la pandémie.

Alors peut-être qu’il faudrait changer notre façon de regarder le problème et trouver de meilleures solutions.

Simon, je crois que vous voulez ajouter quelque chose.

[Simon Brault]

Oui, je suis tout à fait d’accord.

Les gestionnaires et les agents sont un petit groupe, mais qui est absolument essentiel pour aider le Canada à rayonner sur la scène mondiale et quand nous avons restructuré tout notre programme, je me suis engagé… que nous voulions protéger chacune des catégories dans lesquelles nous fournissons de l’aide financière et j’ai demandé à mon personnel de me montrer les chiffres.

Dites-nous où nous en sommes par rapport à ce que nous avons investi? Et depuis cinq ans, nous avons essentiellement doublé le financement de base pour les agents et les gestionnaires.

Nous avons aussi apporté des changements dans la manière dont nous soutenons le financement des projets.

Les fonds sont toujours là, mais nous avons changé la structure, c’est sûr.

Le Conseil des arts, tel qu’il existait il y a cinq ans ou trois ans, n’existe plus et nous n’allons pas revenir en arrière.

Mais nous sommes ouverts évidemment à la conversation que vous souhaitez.

Et ma collègue Carolyn, comme elle vient de vous dire, est prête.

Nous sommes prêts à nous asseoir avec vous pour voir s’il y a une meilleure façon de vous donner le soutien dont vous avez besoin.

Mais les fonds sont là.

Notre engagement reste ferme et nous sommes à un carrefour important parce qu’il est clair que ce que nous devons faire sur la scène internationale ne doit pas être la répétition de ce que nous faisions avant la pandémie.

Les marchés ont beaucoup évolué.

Nous sommes beaucoup plus conscients de l’empreinte carbone, donc il y a beaucoup de changements dans la donne.

J’ai un fils justement qui voyage partout autour du monde et qui me sensibilise à ces questions.

Alors oui, nous sommes ouverts à l’idée d’amorcer une nouvelle conversation.

L’invitation est lancée.

[Michelle Chawla]

Alors nous allons passer à une autre question ici dans la salle.

Je vois une autre personne qui a levé la main et à mes collègues, je vous encourage à être un peu plus concis dans vos réponses pour que nous ayons la possibilité de répondre à plus de questions.

Je veux que nous puissions prendre le plus de questions possible, mais ce sont d’excellentes conversations.

[Personne du public]

Bonjour.

Je suis de la Nation algonquine de l’Outaouais.

J’aimerais peut-être porter quelque chose à votre attention.

C’est que j’ai soumis un projet et j’ai beaucoup de difficultés à avoir des réponses.

Personne ne rappelle.

Je me demandais s’il y avait possibilité — moi, j’aime bien travailler avec l’énergie, cela fait partie de notre culture aussi – j’aimerais savoir s’il y a possibilité de rencontrer un conseiller et de pouvoir poser directement nos questions.

Parce que c’est en jasant comme cela, avec l’énergie aussi des gens, qui fait partie de ma culture aussi, que d’autres questions viennent, que, tu sais, on peut palper l’énergie de la personne et cela je trouve, j’aimerais bien cela, autrement dit.

La réponse sera courte.

La réponse c’est oui, surtout pour le programme autochtone.

C’est un petit programme avec une petite communauté.

Oui.

C’est sûr que c’est difficile avec 130 000 demandes de rencontrer tout le monde, mais avec ce programme, absolument, on sera là.

Après, il y a une réception ici.

On peut prendre contact et oui absolument.

[Michelle Chawla]

… en présentiel, et cela nous ferait plaisir de poursuivre la discussion avec vous.

[Personne du public]

Chi Miigwech.

 

[Michelle Chawla]

Merci beaucoup d’avoir posé la question.

Je vais passer maintenant à une question reçue dans la fenêtre de clavardage.

La question vient d’Alain.

« Y aura-t-il de l’argent accordé aux producteurs indépendants et aux artistes indépendants? » Donc, je vais passer à la première.

Carolyn, tu pourrais peut-être commencer la conversation.

[Carolyn Warren]

Oui et je vais partager la question avec mes collègues, mais je vais commencer.

Oui, la réponse est oui.

Simon a fait référence dans ses commentaires au 50 % de nos investissements qui vont directement dans les projets.

Et c’est par ces investissements qu’on est capable de soutenir les artistes et les producteurs indépendants.

Et c’est dans le plan stratégique.

On va garder ce principe très très fort parce qu’on croit que c’est comme ça qu’on a vraiment ouvert nos portes à de nouvelles voix.

Simon, je ne sais pas si tu aimerais ajouter…

[Simon Brault]

En réalité ce que je ne sais pas, c’est Alain, de quoi il parle.

Est-ce qu’on parle de la musique, du cinéma ou …parce que, évidemment, selon le secteur dont on parle, le rôle des producteurs en particulier est différent.

Donc je ne sais pas d’où vient la question, mais la réponse est généralement celle-là, que le Conseil des arts a la moitié de tout son budget qui est pour soutenir des projets.

Une grande partie de cela va à soutenir des projets qui sont menés par ce que j’appelle « la scène indépendante ».

Autant les producteurs, les artistes indépendants, les chorégraphes, les entrepreneurs.

Mais absolument, oui, mais il faudrait voir précisément de quelle discipline on parle ici.

[Michelle Chawla]

Il nous reste du temps pour une ou deux questions.

Je vois votre main dans la salle.

[Luciana Erregue]

Oui, bonjour.

Je suis Luciana, d’Edmonton et je suis éditrice indépendante.

Et ma question est la suivante : quand est-ce que le Conseil des arts publiera l’accès à des fonds pour les gens qui font de l’édition et est-ce que les critères seront assouplis pour que les éditeurs et éditrices indépendantes puissent y avoir accès?

[Carolyn Warren]

Merci de la question.

Et en fait, justement, nous nous penchons sur les critères d’admissibilité pour les organismes qui font de l’édition.

Et donc oui, c’est tout à fait dans notre plan et nous avons justement dans la salle, un administrateur qui s’occupe de ce volet de nos activités et je vais vous mettre en rapport avec lui et vous pourrez avoir une conversation après l’assemblée.

Mais c’est effectivement un dossier qui nous tient à cœur.

[Simon Brault]

Et juste pour ajouter à cela, l’édition est une responsabilité partagée avec un autre partenaire qui est Patrimoine Canada.

Il y a une division des tâches entre les deux organisations.

Au Conseil des arts, nous ciblons davantage les éditeurs littéraires et ce qui est intéressant, comme dans d’autres secteurs d’ailleurs, c’est que, c’est une partie de l’industrie qui est en transformation profonde, pour le mieux ou pour le pire.

Effectivement, c’est un secteur qui a été centralisé ces dernières années ou ces dernières dizaines d’années.

Et c’est un processus en cours actuellement.

Donc oui, c’est quelque chose que nous envisageons et je pense que les éditeurs seront les premières organisations à recevoir du financement de base, n’est-ce pas dans le prochain cycle de trois ans? Oui, donc votre question arrive à point nommé.

[Michelle Chawla]

D’accord, nous allons terminer avec une question que nous avons reçue par le clavardage.

Elle vient de Nick et cette personne nous dit que les subventions sont données sur la base du mérite de la demande et nous demande : « A-t-on déjà aussi pensé à la diversité économique ou au niveau de revenu comme critère? Autrement dit, le faible revenu comme facteur prioritaire? »

Simon, avez-vous une réponse?

[Simon Brault]

Oui, c’est une question intéressante, n’est-ce pas? Parce que là où nous en sommes actuellement – et je vais essayer d’être concis, je promets – c’est que pendant la pandémie, nous nous sommes rendu compte, surtout avec le soutien spécial, que le Conseil des arts soutenait des gens sur la base de leur mérite artistique, mais nous faisions aussi beaucoup d’investissements pour répondre aux besoins économiques pressants de certains artistes, de certains individus qui n’auraient tout simplement pas pu survivre autrement pendant la pandémie.

Bon, la pandémie est terminée maintenant.

Et donc, quel est le rôle à présent du Conseil des arts? Est-ce de soutenir des projets artistiques ou d’apporter un revenu supplémentaire aux artistes en difficulté? Alors oui, nous l’avons fait, mais maintenant nous pensons, et c’est ce que j’ai dit au début de la réunion, nous pensons qu’il est important de persuader le gouvernement qu’il faut fournir l’aide dont ont besoin les artistes et les travailleurs dans le secteur.

Parce qu’il est impossible d’avoir une situation où tous les artistes ont un emploi tout le temps.

C’est impossible.

Nous sommes l’un des rares secteurs dans notre société où il n’y a pas de pénurie d’artistes.

Il y a plus de talents que d’emplois et donc je pense que oui, il faut prendre en compte le niveau de revenu des demandeurs, mais il faut vraiment continuer à faire des pressions auprès du gouvernement pour créer des programmes de protection sociale et c’est important de continuer ce travail de défense.

Et c’est ce qui se passe dans d’autres pays et je pense que le Canada doit emboîter le pas et se poser aussi la question : qu’est-ce qu’il est prêt à faire pour assurer la sécurité sociale des artistes.

Parce que pour l’instant, nous traînons de la patte par rapport à d’autres pays.

[Carolyn Warren]

Et le mérite artistique n’est pas le seul critère que nous utilisons.

Vous savez, et en fait, il y a toute une gamme de considérations qui entrent en ligne de compte dans l’évaluation d’une demande, et pas simplement le mérite artistique.

Je voulais que vous le sachiez.

[Michelle Chawla]

Nous arrivons à la fin de la réunion.

Merci beaucoup de toutes vos questions.

Une petite dernière? Y a-t-il une dernière question? Oui, d’accord.

Mais il faudra qu’on termine d’ici quelques minutes.

[L’honorable Marie P. Poulin]

Félicitations au PDG sortant pour sa contribution exceptionnelle à la culture au Canada.

Premier point, je travaille avec un groupe qui s’appelait CSARN.

C’est maintenant Canadian Artist Network, parce que la créativité vit pour toujours.

Des artistes professionnels d’expérience, donc d’un âge avancé, rencontrent des problèmes financiers tous les jours.

Tous nos membres font face à des problèmes financiers aigus.

Alors, quand allons-nous inclure des artistes d’expérience plus âgés dans le Conseil des arts? Et nous vous appuyons sur la question du revenu de base pour que l’industrie artistique culturelle puisse devenir un projet pilote pour la prestation canadienne d’urgence.

[Simon Brault]

Oui, en réponse à votre première question.

Nous incluons des artistes plus âgés et je dirais que le travail qui se fait en matière de décolonisation avec les artistes autochtones, c’est la chose, la leçon que nous avons apprise en faisant cela, c’est l’importance des anciens.

Et nous savons que la dynamique culturelle qui existe maintenant ne serait pas possible sans des aînés, nos aînés.

Et c’est la raison pour laquelle nous insistons tellement sur l’importance du filet de sécurité pour les artistes.

[Michelle Chawla]

Je pense que vous voyez à quel point nous sommes passionnés et engagés, et c’est vrai pour vous aussi.

Comme je l’ai dit au début, c’est une conversation qui commence avec vous.

C’est l’heure de clore cette assemblée publique.

Sachez qu’à n’importe quel moment, vous pouvez continuer à poser des questions ou à communiquer avec nous, soit en personne ou dans des séances comme celle-ci.

Je tiens à remercier nos présentateurs.

Merci beaucoup.

Je remercie aussi nos interprètes simultanés et nos interprètes gestuels.

Merci aussi au personnel technique.

Et un remerciement tout à fait spécial à tout le personnel qui a organisé cette assemblée.

Cette séance sera intégralement affichée sur notre site web dans les prochains jours.

Merci beaucoup et à la prochaine!