La spirale de l’équité dans les arts publics

Description de la vidéo

Une présentation d'un cadre d’impact qualitatif du projet Recherche en résidence : Répercussions civiques des arts. Mobilisation culturelle, en collaboration avec le Conseil des arts du Canada, le Groupe de travail sur les statistiques culturelles, la Fondation Trillium de l’Ontario et la Fondation des arts de Toronto, a mené des recherches pour comprendre l'impact civique des arts.

Le cadre La spirale de l’équité dans les arts publics, élaboré par Shanice Bernicky (Université Carleton), s’agit d’un cadre visant à révolutionner les approches du secteur des arts relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion, et à les remettre en question.

Orateur

Shanice Bernicky, Université Carleton

Date de publication

1 août 2023

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Shanice Bernicky

Je m’appelle Shanice Bernicky. Je suis en quatrième année de doctorat à l’école de journalisme et de communications de l’Université Carleton. J’étudie actuellement l’équité, la diversité et l’inclusion dans les pays colonisés. Que vous devriez savoir sur moi? D’une part, j’ai de l’expérience en production vidéo. Je crois que c’est important de le souligner, car je viens d’un domaine assez concret du secteur des arts et de la culture. En théorie, cependant, je suis aussi quelqu’un qui réfléchit aux pratiques coloniales et aux études décoloniales. Ma première question était donc la suivante : comment [l’approche artistique] peut-elle servir à réimaginer les initiatives d’équité, de diversité et d’inclusion dans le secteur de l’art public dans les pays colonisés, plus précisément le Canada? Ma deuxième question était : comment la portée culturelle d’un océan à l’autre de la Fête de la culture et sa structure de soutien peuvent-elles être mises à profit pour mettre au point des indicateurs d’inclusion fondés sur les données du questionnaire et des rassemblements dans des espaces de création? Enfin, la troisième question allait comme suit : comment les étudiantes-chercheures et les étudiants-chercheurs peuvent-ils exister dans les limites du milieu universitaire et du secteur des arts et de la culture? C’était les trois questions avec lesquelles je jonglais, et je me rends compte qu’au fil des deux dernières années, elles se sont transformées en deux questions : comment l’accès au secteur des arts et de la culture d’un océan à l’autre peut-il est plus équitable, et comment utiliser les méthodes participatives pour mobiliser davantage de membres de la communauté dans la transition vers des espaces culturels plus équitables?

Ce qui m’a posé problème, c’est que je ne savais pas vraiment quels termes utiliser. Est-ce que je voulais parler d’équité, de diversité et d’inclusion, compte tenu de la hausse des rapports sur les injustices raciales et des confrontations en cours dans la société, sans oublier la réconciliation et les appels à l’action? Et même si je crois que c’est de là que découle ce projet, je crois aussi qu’il est important de regarder où tout ça nous a menés. C’est pourquoi il était si important de garder à l’esprit les communautés que je mobilisais au fil du projet, et de laisser place à ce qu’elles avaient à dire sur l’équité, la diversité et l’inclusion, plutôt que de tenter débroussailler les données de sondages, entre autres. Je tiens aussi à ajouter que les questions de recherche vont changer. Je parle des cinq questions que je viens de vous lire, soit les trois questions initiales et les deux avec lesquelles je travaille actuellement. Je compte poursuivre mon travail de doctorat sur ce projet pendant encore un bon moment, alors il va certainement s’ajouter du matériel à celui dont je dispose pour le moment. Les choses vont changer au fil de mes discussions, comme ça a déjà été le cas. Et je crois que c’est une pratique très importante à suivre, car nous admettons que la recherche n’est pas parfaite et qu’elle se transformera en fonction des personnes que nous mobilisons et de nos apprentissages.

En travaillant avec la Fête de la culture, j’ai définitivement eu accès à beaucoup d’importants aspects de la recherche qui m’auraient été inaccessibles autrement. Après tout, j’ai pu lancer un appel à une quantité monumentale de personnes travaillant dans le domaine culturel, de représentantes et représentants d’organismes artistiques et d’artistes. Je crois que parce que la Fête de la culture a un réseau si grand, j’ai pu entendre différentes voix provenant des quatre coins du pays, ce qui est si essentiel. J’ai aussi pu voir les données de sondage recueillies auprès des organismes avec lesquels elle avait travaillé, ainsi que certains projets envisagés par ces organismes, en plus des structures de financement et des choses à surveiller dans la programmation. Mais si je voulais travailler avec la Fête de la culture, c’était d’abord et avant tout parce qu’elle a beaucoup de visibilité, oui, mais aussi pour son travail de grande ampleur. En effet, le festival aux allures d’organisme artistique a lieu durant trois semaines en septembre et est le théâtre de milliers d’événements gratuits. Je pense qu’on peut s’interroger d’une part sur la façon de participer sérieusement aux événements gratuits en tenant compte des œuvres des artistes, et d’autre part sur la façon d’interpeller davantage de personnes qui ne peuvent peut-être pas profiter de services payants. Ma collaboration avec la Fête de la culture ne s’est pas faite sur un coup de tête, et je crois qu’elle va se poursuivre. Mais ce qui m’interpelle, c’est sans contredit le réseau. Donc, je cite, Jackie lutte contre le système grâce à notre pratique artistique. C’est ça qui gouverne le cœur du projet qui prend forme à travers mon doctorat.

Alors, concrètement, qu’est-ce que ça signifie de créer des espaces équitables dans un organisme artistique qui peut exploiter ses pratiques artistiques pour y arriver? Selon le personnel des organismes artistiques, on observe ce recul dans l’utilisation de références en gestion, qui sont des éléments à forte teneur gouvernementale en lien avec l’équité, la diversité et l’inclusion. Tout ça découle de pratiques de longue date en fait de politiques et de structures de financement. Mais alors, pourquoi ne pas prendre du recul et réfléchir à l’origine du secteur de l’art public? On sait qu’il tire ses origines des biens publics, et si je ne tiens pas à trop m’y attarder, parce qu’on peut problématiser ce fait, je crois tout de même que si on se concentre sur ce concept central de biens, on peut s’assurer que les gens se sentent à l’aise, en sécurité et libres d’exprimer qui ils sont vraiment, et comment ils le sentent, dans le secteur de l’art public. Le secret réside dans l’art, plutôt que dans les méthodes de gestion strictes. Il n’est pas facile de déterminer qui devrait utiliser ce cadre. Je crois qu’il se transforme selon l’endroit où les gens en sont. D’ailleurs, l’une des choses sur laquelle moi-même et les personnes à qui j’ai parlé voulions insister, c’est qu’il y a déjà de nombreux petits organismes locaux, menés par et pour les membres des communautés marginalisées, qui mènent ce travail sur le terrain depuis des décennies. Pour ces organismes, mon cadre ne sera pas très utile, dans une certaine mesure.

Par contre, il sera utile aux organismes artistiques qui sont peut-être historiquement à l’aise plus que d’autres lorsqu’il est question de financement public; qui n’ont pas énormément interagi avec des personnes marginalisées, historiquement et à l’heure actuelle; et qui doivent commencer à réfléchir et à agir concrètement pour laisser la place à l’autodétermination des communautés et des personnes marginalisées, ainsi qu’aux employées et employés de l’organisme, plutôt que de les intégrer. Nous disposons de beaucoup de données et de statistiques sur l’état assez homogène du secteur des arts et de la culture, particulièrement au Canada. C’est quelque chose qui doit être pris en compte dans l’ensemble. Donc, bien que j’affirme que beaucoup de micro-organismes s’attèlent déjà à la tâche, et bien que je puisse croire que ce cadre ne s’adresse pas nécessairement à eux, je suis d’avis qu’ils peuvent malgré tout en tirer certains éléments utiles. Si je l’affirme, c’est que lorsqu’on favorise des espaces équitables, on peut toujours apprendre et on peut toujours faire mieux. Cela dit, je crois que certains organismes artistiques doivent concilier leur homogénéité et leur cheminement. Je crois aussi que le plus important, c’est de pouvoir tous continuer d’apprendre. Les utilisatrices et utilisateurs du cadre remarqueront d’ailleurs que j’apprends encore moi-même. Par moment, je me découvre des notions préconçues ou je relève des apprentissages systémiques dans mon éducation qui fut on ne peut plus formelle. Ainsi, comment puis-je jongler avec les questions que je me suis posées tout en apprenant à laisser place aux autres, en tenant compte du fait que j’ai moi-même encore beaucoup de pain sur la planche? Le cadre se trouve sur une plateforme appelée Miro, accessible sur Internet. Il est également accessible hors ligne. Donc, lorsque vous recevrez un lien vers le tableau, qui sera hébergé sur Mobilisation culturelle, vous commencerez par apprendre comment l’utiliser et lirez les instructions, à gauche de votre écran. Pour les instructions, on lit le tableau de gauche à droite. Lorsque c’est fait, vous passez à la page d’accueil, qui explique le projet et sa raison d’être. On y trouve également mes coordonnées, si vous voulez communiquer avec moi. Le tableau se divise en trois composantes, ou trois niveaux. Le premier niveau est la Terre, le deuxième est le Soleil, et la réconciliation, et le troisième est le cadre en soi. Si vous l’utilisez, et j’espère que vous le ferez, vous pouvez en faire une copie et le personnaliser. Mais si vous le faites, pour que nous puissions tous profiter de la mobilisation des connaissances, il est important de m’attribuer le travail que j’ai accompli et d’attribuer aux autres utilisatrices et utilisateurs du cadre le travail qu’ils ont accompli en tant que collaborateurs. Il est aussi important de garder une trace et de m’ajouter dans l’équipe, afin que je puisse voir les modifications au cadre. Je dis tout ça parce que nous avons toutes et tous le même objectif et que je veux m’assurer que ces questions et modifications importantes soient vues par toutes et tous. Autre point à souligner, et je ne vous l’ai pas encore présenté, mais disons que vous consultez le tableau, et que vous le trouvez vraiment décourageant…

Si vous estimez que le cadre pose des questions auxquelles votre organisme n’a pas encore pensé et que vous ne voulez pas vous y plonger tout de suite, ne vous inquiétez pas. Pour ces situations, j’ai créé le document ci-joint. Il s’agit d’une boîte à outils anticoloniale et d’un excellent point de départ. Je vais cliquer sur le lien. Il s’agit d’un énorme flux de ressources que vous pouvez examiner. Il y a de la documentation, les mêmes instructions sur les tableaux Miro, mes coordonnées et les composantes du tableau. Il y a d’abord un cours accéléré sur les tendances actuelles en gestion de la diversité, une sélection de ressources, dont des articles, des livres, des vidéos, des balados, et des sites Web, que je vous invite à explorer. Vous pouvez d’ailleurs complémenter la liste. La troisième composante est un espace réservé à votre propre parcours d’apprentissage, et la quatrième composante est une bibliographie. Comme pour le tableau principal, qui prend la forme d’une spirale, vous pouvez copier et personnaliser ce tableau. Mais si vous avez des ressources que vous voulez partager, envoyez-les-moi. Je pourrai ainsi alimenter ce tableau. Il demeurera évolutif, et je continuerai de l’alimenter lorsque je trouverai des choses qui m’aident dans mon apprentissage. Il importe de souligner que ce n’est pas grave si vous ne voulez pas plonger tout de suite, c’est normal. Il faut prendre du recul avant de mobiliser les communautés, car on veut faire preuve de respect. On veut que ce soit un besoin, un processus réfléchi, plutôt qu’un geste posé par principe. On voit donc que le cours accéléré consiste en plusieurs éléments, et qu’il y a un petit espace de travail pour vous et votre équipe. Revenons au cadre. Donc si vous vous sentez prêt à utiliser le cadre, c’est là que ça commence. On revient aux mots de Jackie, « Lutter contre le système à travers notre pratique artistique ». Le cadre en soi est entouré d’un cercle, d’une sphère, de la Terre. La première chose que l’on voit, c’est le monde dans lequel on vit. Puis on se concentre sur cette partie, intitulée Réconciliation. Cette partie indique que le travail doit souligner l’importance de tenir compte des appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, surtout si l’on n’a pas d’origine autochtone. Cette obligation est aussi vraie pour le travail que nous accomplissons en tant que colons, comme le considère la population locale. Il est tout aussi important de mettre en œuvre son travail. Allons maintenant un peu plus loin dans le cadre.

Donc, on peut entamer le cadre à n’importe quel point, comme le suggère la spirale au centre, selon ce que vous estimez être l’état d’avancement de votre organisme. Il y a quatre piliers de mobilisation. De gauche à droite, le premier est la prise de pouls, le deuxième est la socialisation transparente, le troisième est l’équité efficace et affective, et le quatrième est le caractère continu (ou vivant). Ce sont différentes parties d’une spirale toujours plus grande. Ça fonctionne ainsi en raison du dernier pilier, Caractère continu (ou vivant), qui est décrit ainsi : « L’évaluation de l’équité est un processus continu qui ne vise pas la perfection. Le caractère continu de ce processus reconnaît le désordre qui règne lorsqu’il s’agit d’assurer l’équité pour le plus grand nombre possible de personnes à un moment précis. Ainsi, le cycle se répète à perpétuité en se construisant sur lui-même sans fin. » Vous remarquerez les différentes composantes, dont je vais bientôt parler. Mais gardez à l’esprit que vous pouvez commencer ou reprendre le cadre de n’importe où. Par moment, le cadre vous indique d’aller à un certain point, puis à un autre. Vous n’avez qu’à vous souvenir qu’il n’y a pas de bonne façon d’utiliser le cadre. En fait, s’il y a une bonne façon de le faire, ça serait celle dont vous et votre organisme avez besoin. Mais surtout, n’oubliez jamais que vous devez faire preuve de prudence et atténuer les méfaits imposés aux communautés que vous mobilisez. Chaque pilier est assorti d’une description de ce qu’il est et de ce qu’il est censé accomplir. Ensuite, on voit des citations de personnes avec qui j’ai pu discuter dans les espaces de création. Si vous voulez en savoir plus sur ces ateliers, vous pouvez jeter un œil aux rapports de méthodologie de Mobilisation culturelle. On voit ensuite les indicateurs, qui sont différentes étapes à suivre selon le message qu’on voit. Dans ce cas-ci, la prise de pouls, le message est : ne sautez pas ces étapes! Ce sont des pistes de réflexion. Des indicateurs sur votre organisme et vous-même. Dans le bas, il y a parfois un message qui peut prendre la forme d’une question. Dans le cas de la prise de pouls, la question va comme suit : « Que signifie l’équité pour vous? Comment votre organisation s’efforce-t-elle de la garantir pour l’ensemble du personnel? »

Ces messages changent constamment. Dans le bas ici, on voit ce message : « N’oubliez pas que si vous représentez une agence, vous êtes aussi un individu indépendant. Faites également le point avec vous-même pour explorer les préjugés qui pourraient obscurcir votre jugement. » C’était donc le tableau du pilier Prise de pouls. Tous les piliers ont le même format. Ils ont des questions, des citations et des indicateurs. Ces indicateurs ne sont pas des cases à cocher ou des instructions. Ils peuvent l’être en fonction d’une question en particulier. Voici un exemple : Examinez les tendances relatives aux artistes avec lesquels votre organisme a collaboré au cours des dix dernières années. On demande donc si vous avez accompli le travail. Oui? Vous pouvez cocher la case. Quelles sont vos constatations? Avez-vous remarqué des choses avec lesquelles vous devez concilier ou que vous devez perturber pour pouvoir aller de l’avant? En ce moment, certaines citations sont encore en cours de validation, car je donne aux participantes et participants beaucoup de temps pour les réviser. Après tout, c’est important que les travaux communiqués de manière utile avec leur approbation soient validés. Lorsque ce sera fait, le gris sera retiré. Je tiens à ajouter que parfois, il peut y avoir des mots que j’utilise de façon abrégée, ou qui nécessitent une définition.

Dans ce cas, vous verrez un commentaire. Plus tard, quand je serai plus à l’aise avec Miro, vous verrez une fenêtre contextuelle. Par exemple, on voit ici « membres de la communauté visés par l’EE* », et on voit cette définition : « L’abréviation “EE” renvoie à tout groupe marginalisé. Cela inclut les membres […] ». Donc c’est une petite définition, si vous restez bloqués. Si vous hésitez sur quelque chose, il y a une autre façon de communiquer avec moi. Par exemple, si vous estimez qu’une définition n’est pas claire, vous pouvez cliquer dans le bas et taper une note. Une note est un espace où vous pouvez discuter avec moi. Les instructions sont ici. Vous pouvez glisser et déposer des éléments du tableau pour y ajouter des commentaires. Si vous voulez porter quelque chose à mon attention, faites-le ici, dans le tableau principal. Parce qu’il s’agit du tableau principal qui regroupe tout, vous pouvez toujours laisser un commentaire, et votre nom s’affichera. Si vous le voulez, vous pouvez ajouter vos coordonnées, ou vous pouvez communiquer directement avec moi. Mais cette façon de faire permet une conversation entre plusieurs personnes qui voient le commentaire, et permet de relever des éléments qu’il faudrait peut-être changer. Peut-être y a-t-il une lacune importante dont je dois tenir compte en tant que chercheuse. C’est là que la plateforme devient à la fois une archive d’interventions et un espace de vie évolutif et actif où on peut échanger. Cette section de note sera celle qui sera hébergée sur le tableau Miro de Mobilisation Culturelle. Vous n’avez pas du tout besoin de cette section dans votre copie, puisque selon nous c’est surtout quelque chose d’essentiel pour poursuivre la conversation. Vous remarquerez que certains des indicateurs du cadre sont très courts. C’est le pilier auquel ils sont associés qui influence cela. Donc, pour le pilier Caractère continu (ou vivant), on voit « Indicateurs (ne sautez pas ces questions!) ». Certaines des questions iront comme suit. Je voudrai sans doute en ajouter, et vous aussi. Alors les voici : quels sont les changements mis en place par votre organisation jusqu’à maintenant? En quoi la relation entre votre organisation et la communauté a-t-elle évolué? Le personnel et les membres de la communauté signalent-ils toujours des obstacles? Il n’y a pas vraiment d’autre façon d’utiliser ces indicateurs. Mais je crois que l’important, c’est que l’on reconnaisse que c’est quelque chose d’évolutif.

Le cadre est hébergé sur Miro, car la plateforme est ce terrain, ou cet espace, évolutif, qui peut être complémenté. Je crois que c’est important de garder le cadre dans un espace du genre. Toutefois, je tiens aussi à souligner que certains éléments du tableau Miro peuvent être lus par un lecteur d’écran. Dans le cas où le cadre ne répond pas aux besoins d’accessibilité de certains, il y a une version PDF qui sera jointe. Bien sûr, le niveau d’interaction ne sera pas le même. Mais le document comportera les mêmes informations et les mêmes éléments en boucle ou évolutifs que le tableau Miro. Donc, même s’il est utile d’utiliser le cadre dans le tableau Miro, qui vous permet d’archiver et de suivre les changements, si vous utilisez la version PDF, n’hésitez pas à le partager avec les autres et moi-même si vous voulez que l’on voie les changements que vous y avez apportés. Mais la possibilité est là. Le cadre n’est pas exclusif à Miro, mais il est sur la plateforme pour son caractère évolutif. Mais ça ne signifie pas que c’est la plateforme la plus accessible. Nous en sommes conscients, et nous savons que PDF n’est pas non-plus le summum de l’accessibilité. N’hésitez pas à communiquer avec nous, surtout avec moi. Je me ferai un plaisir de trouver un moyen de rendre le cadre accessible pour vous. Lorsqu’il est question des répercussions possibles du cadre sur le secteur des arts, je dois d’abord reconnaître qu’il n’a pas la capacité de démanteler les systèmes d’oppression. Ce qu’il peut faire, par contre, c’est ouvrir la porte au bouleversement des systèmes en place pour établir des espaces plus équitables et des communautés de soutien. Ce que l’on essaie de reconnaître ici, c’est que ce sont des questions, inquiétudes et responsabilités continues dans le secteur. Les répercussions du cadre sont peut-être petites à ce stade, elles peuvent être énormes pour les membres de la communauté que vous interpellez. Donc on part d’une répercussion minime, puis on gagne en importance. Un peu comme ce que le cadre fait, n’est-ce pas? Il part d’une petite spirale et se transforme en grande spirale avec ces grandes questions auxquelles nous tentons de trouver des réponses en tant que communauté.

Ces questions n’ont peut-être pas de réponses. Je ne crois pas qu’elles aient été conçues pour en avoir. En revanche, elles nous poussent à réaliser que des mesures s’imposent. Parce que nous agissons, nous faisons déjà un pas dans la bonne direction. Et je crois vraiment qu’une répercussion qui peut être petite aujourd’hui prendra de l’importance à l’avenir. Le cadre comprend une citation de Jackie pour rappeler que ce travail ne peut s’accomplir sans les autres. C’est la communauté qui fait que le cadre fonctionne et qui le rend plus percutant. C’est la communauté qui chamboule les vieilles idées que nous formons et entretenons seuls, surtout dans le milieu universitaire. Selon moi, ce qui est important en tant que chercheuse ou chercheur, mais aussi en tant que personne, c’est d’admettre que nous ne pouvons pas y arriver seuls. Ainsi, la citation de Jackie n’est pas là pour faire lien entre les biens publics et la pratique artistique. Elle est aussi là pour rappeler que je n’y suis pas arrivée seule. Le cadre comporte aussi des citations d’autres personnes qui font partie de l’espace de création. Ça nous rappelle que nous ne pouvons pas exister en vase clos. Nous devons interagir avec d’autres personnes. Nous devons aussi mobiliser d’autres secteurs, pour que le cadre soit réellement concret et significatif.