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Là où nous vivons toutes et tous
« Réunir l’art et les personnes est vital pour la santé d’une communauté. »
— Glen Sanford
Pour plusieurs, entrer dans l’espace clinique et froid d’un hôpital peut être une expérience aliénante.
L’hôpital North Island à Courtenay, en Colombie-Britannique, n’est pas ce genre d’endroit, grâce à une série d’installations artistiques évoquant des images puissantes de la nature locale qui réconfortent le personnel, les malades et les personnes qui leur rendent visite.
Tout a commencé en 2017 lorsque la Comox Valley Art Gallery (en anglais seulement) a entrepris d’organiser une collection d’œuvres d’art pour l’hôpital récemment construit, en étroite collaboration avec le personnel de l’hôpital, des membres de la Première Nation K’ómoks de la région et une école primaire à proximité.
Un florilège d’œuvres a rapidement pris forme, en hommage aux plantes indigènes médicinales et aux pratiques de guérison culturelles d’une région de la Colombie-Britannique parsemée de montagnes, de terres agricoles et de plages.
Disséminées dans l’hôpital, du hall d’accueil principal au centre de chimiothérapie, en passant par diverses salles d’attente et le service de psychiatrie, ces œuvres créent un sentiment de sollicitude, de contemplation et de gratitude à l’égard du rôle que joue la nature dans le bien-être physique, émotionnel et spirituel de toutes les personnes qui entrent dans l’hôpital.
Tout cela fait partie d’une série de projets menés par la galerie afin d’élargir son mandat et, après 50 ans de présence dans la vallée de Comox, d’approfondir son niveau d’engagement en diffusant l’art parmi la communauté locale.
« Je pense qu’il est essentiel qu’une galerie soit accessible et accueillante », explique Denise Lawson, directrice de la programmation de conservation de la galerie.
« Il ne faut pas que les gens se sentent obligés d’avoir une connaissance approfondie de l’art pour en profiter : l’art est destiné à tout le monde. Nous tâchons donc de comprendre les problèmes de notre communauté… de demander aux personnes ce qu’elles font et ce qu’elles attendent des projets artistiques. Nous ne nous contentons pas de les accueillir dans notre galerie; nous allons à leur rencontre. »
Grâce à cette mentalité axée sur l’ouverture, la galerie a à son actif une longue liste d’activités conçues pour la communauté.
Il y a des projets permettant aux jeunes d’acquérir une première expérience dans la préparation d’une exposition et d’autres réalisés avec des communautés autochtones visant à soutenir leur exploration de la guérison et de l’oppression, ainsi qu’un programme axé sur le climat et la relation de la collectivité locale avec l’eau.
L’initiative la plus empreinte d’émotion est sans doute celle qui met en lumière l’expérience des personnes qui sont souvent négligées dans la société.
Projet Walk With Me
Pour la population qui vit au cœur de la crise des drogues toxiques, il est rare d’avoir la possibilité de raconter son histoire, de se sentir écoutée et de tisser des liens.
Mais inciter des possibilités est exactement ce qui inspire Walk With Me (en anglais seulement), un projet de partenariat entre la galerie, des spécialistes locaux dans le domaine de la recherche en santé et des personnes concernées.
L’idée est de réunir des personnes touchées par la crise afin qu’elles partagent leurs histoires et qu’elles créent des dessins, des poèmes, des chansons et des photos témoignant de leur expérience.
Ces œuvres sont diffusées par le biais de présentations et de parcours guidés appelés Story Walks ou « marches d’histoire » : les personnes participantes munies d’écouteurs sans fil sont menées à travers un voyage audio basé sur ces histoires, tout en marchant dans des espaces extérieurs propices à la réflexion.
Cette activité de paysage sonore d’une durée de 45 minutes se termine par un cercle de partage dirigé par un Aîné ou une Aînée où l’on discute de ce qu’on vient de vivre.
Le projet Walk With Me a eu une si forte incidence qu’il est de plus en plus populaire auprès de ceux et celles qui désirent en savoir davantage sur la crise, y compris des figures politiques locales, du personnel de santé et des élèves en soins infirmiers; et sa portée s’étend à de multiples communautés en Colombie-Britannique au-delà de la région de la vallée de Comox.
« À mon avis, la réussite de l’initiative tient au fait qu’elle adopte une approche artistique pour aborder un problème social controversé face auquel la population a souvent des opinions arrêtées. En partageant les histoires des personnes vivant cette crise, nous contribuons à éliminer la stigmatisation », explique Glen Sanford, directeur général de la galerie.
Même si la galerie jouit d’une réputation sympathique, Glen affirme qu’elle n’a pas peur de traiter de sujets difficiles tels que la crise de l’empoisonnement par les drogues toxiques.
« En tant que galerie, nous sommes conscients de la responsabilité plus vaste qui incombe à l’art et à la créativité. Réunir l’art et les personnes est vital pour la santé d’une communauté. Pour aborder des questions délicates, la clé réside dans le dialogue. »
Soutien du Conseil des arts
Selon Glen, le financement du Conseil des arts du Canada a été un catalyseur important pour la galerie.
« De nos jours, les attentes à l’égard des galeries sont plus élevées et il est crucial de disposer d’un financement de base stable pour relever les défis du monde actuel », précise-t-il.
« Le soutien du Conseil des arts est primordial pour le travail que nous effectuons et il nous aide à obtenir des fonds supplémentaires pour des projets qui répondent aux besoins des communautés, là où nous vivons toutes et tous. »