Soulignons le travail de Gordon J. G. Asmundson et de M. NourbeSe Philip, qui remportent les prix Molson du Conseil des arts du Canada en 2021
En 2021, le gagnant et la gagnante des prix Molson du Conseil des arts du Canada sont Gordon J. G. Asmundson, psychologue et chercheur en santé mentale, dans la catégorie des sciences sociales et humaines, et M. NourbeSe Philip, poète, essayiste, romancière et dramaturge, dans la catégorie des arts.
Chaque année, le Conseil décerne deux prix Molson de 50 000 $ à deux Canadiens remarquables. Le premier se distingue dans le domaine des sciences humaines et sociales, et le deuxième en arts. Financés grâce aux revenus d’une dotation de 1 million de dollars accordée au Conseil des arts du Canada par la Fondation Molson, ces prix encouragent leurs gagnants à continuer de contribuer au patrimoine culturel et intellectuel du Canada. Le Conseil des arts du Canada administre ces prix en collaboration avec le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).
Nous avons demandé au gagnant et à la gagnante de cette année de partager leurs réflexions sur leurs accomplissements: aux leçons cruciales tirées de leur carrière, aux avantages de la prise de risques, à leurs sources d’inspiration, et plus encore.
Gordon J. G. Asmundson
En 2021, le Conseil des arts du Canada a remis un prix Molson à Gordon J. G. Asmundson pour sa carrière remarquable : il est l’un des chercheurs les plus influents du Canada dans le domaine de la santé mentale.
J’ai appris qu’il était possible de trouver un juste milieu entre une carrière productive et une vie heureuse et bien remplie.
Gordon J. G. Asmundson
Gordon J. G. Asmundson, Ph. D. est docteur en psychologie agréé, professeur titulaire de psychologie à l’Université de Regina et codirecteur du réseau Psychology of Pandemics. Il est aussi rédacteur en chef du Journal of Anxiety Disorders et de la Clinical Psychology Review.
Récemment, il s’est penché sur la compréhension des conséquences de la COVID-19 sur la santé mentale et sur la mise au point d’interventions fondées sur des données probantes à cet effet. Ces travaux lui valent déjà une reconnaissance internationale.
Quelle leçon fondamentale tirée de votre carrière a été particulièrement importante pour vous?
J’ai eu la chance d’avoir des mentors, au début de ma formation, qui m’ont fortement encouragé à trouver l’équilibre entre mon travail et mes autres activités. Ils m’ont dit que cela m’apporterait, au bout du compte, plus de plaisir, de productivité et de longévité. Ils avaient bien raison! J’ai appris à travailler fort et à concentrer mes énergies, de manière à pouvoir consacrer sans stress amplement de temps à d’autres aspects de ma vie, comme ma famille, mes amis, ma santé, mes émissions de télé préférées, etc. J’ai appris qu’il était possible de trouver un juste milieu entre une carrière productive et une vie heureuse et bien remplie. Je pense qu’il est crucial que les gens sachent que, malgré les pressions du travail, il est possible de trouver un équilibre entre les grands aspects de la vie, et que cela profite au succès professionnel.
La prise de risque est aussi souvent associée au succès professionnel – avez-vous déjà pris des risques qui se sont révélés essentiels à votre réussite?
Alors que je terminais la deuxième année de ma formation postdoctorale, qui prolongeait ma formation initiale et portait essentiellement sur les troubles anxieux, plusieurs occasions d’emploi se sont présentées à moi. J’ai choisi celle qui était la plus éloignée de ma formation : un rôle de directeur de la recherche dans un centre axé principalement sur les blessures physiques, la douleur aiguë et chronique, et la réadaptation. J’avais toujours voulu être directeur de la recherche dans un milieu de soins, alors j’ai fait le grand saut, même si ma formation m’y avait peu préparé. J’ai rapidement commencé à me demander : « Qu’est-ce qu’un chercheur du domaine des troubles anxieux va bien pouvoir faire dans un milieu consacré à la douleur et à la réadaptation? » Mais j’ai aussi vite commencé à voir des liens entre les gens qui recherchaient des traitements pour leurs blessures et ceux qui avaient des conditions liées à l’anxiété. J’ai donc commencé à recueillir des données et à mettre au point des modèles novateurs qui faisaient le pont entre ces deux réalités, qui n’étaient jamais abordées de pair auparavant. Tout cela a porté ses fruits, puisque de nouvelles avenues de recherche ont été créées, de même que des connaissances qui ont amélioré les possibilités de traitement et les retombées pour plusieurs personnes.
M. NourbeSe Philip
Le Conseil des arts du Canada a remis un prix Molson à M. NourbeSe Philip pour sa précieuse contribution à la littérature.
Je travaille avec ma langue maternelle, l’anglais, qui est aussi une langue paternelle, ce qui crée une dynamique et une tension qui alimentent ma vie créative.
M. NourbeSe Philip
NourbeSe Philip, qui a déjà fait carrière dans le domaine du droit, a publié plusieurs livres, dont un roman primé pour adolescents, Harriet’s Daughter, un important recueil de poésie intitulé She Tries Her Tongue; Her Silence Softly Breaks, un poème spéculatif en prose, Looking for Livingstone: An Odyssey of Silence, de même que Zong!, un livre épique qui défie les conventions de genre.
NourbeSe Philip a obtenu les bourses Guggenheim et Rockefeller (programme de résidence à Bellagio). En 2020, elle a reçu le prix PEN/Nabokov pour ses apports à la littérature internationale.
Qu’est-ce qui vous inspire dans votre pratique artistique?
Pour moi, il n’est pas tant question d’inspiration. Il s’agit plutôt d’être choisie par un projet; c’est ce qui s’est produit dans la grande majorité de ma carrière d’écrivaine. Ce projet est le langage et tout ce qui émane de celui-ci. Je travaille avec ma langue maternelle, l’anglais, qui est aussi une langue paternelle, ce qui crée une dynamique et une tension qui alimentent ma vie créative.
Quels obstacles avez-vous dû surmonter dans votre carrière?
Le principal obstacle que j’ai dû surmonter était le racisme canadien sous toutes ses formes, les plus subtiles comme les plus évidentes, et qui aurait pu me détruire comme écrivaine. Heureusement, j’ai pu me former un lectorat aux États-Unis.
Quel conseil donneriez-vous aux auteurs émergents?
Apprenez à suivre votre instinct par rapport à votre travail – parfois, les critiques ont tort. N’ayez pas peur de prendre des risques, tant dans l’échec que dans la réussite. Trouvez une personne dans votre vie qui aime ce que vous faites et qui vous donnera des critiques honnêtes.
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