
Art sans frontières
Discussion sur les arts et leurs dimensions internationales au CORIM
En octobre 2018, Nathalie Bondil (directrice générale du musée des beaux-arts de Montréal et vice-président du conseil d’administration du Conseil), Pierre Lassonde (homme d’affaires, collectionneur d’art, philanthrope et président du conseil d’administration au Conseil) et Simon Brault (directeur et chef de la direction du Conseil) ont participé à une discussion animée par Rebecca Makonnen sur le thème Pourquoi les arts doivent-ils traverser les frontières, lors d’un événement de la série culture du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
La discussion a donné à l’auditoire un survol de la complexité et de l’importance de la dimension internationale des arts. Les trois panelistes ont notamment parlé de l’impact des arts pour des sociétés inclusives et ouvertes, du décloisonnement des frontières et des phénomènes opposés d’isolationnisme, du caractère essentiel de créer des réseaux hors des sentiers habituels ainsi que de l’importance croissante qu’occupe la dimension internationale tôt dans le parcours des artistes.
Une discussion percutante, trois points de vue
Les panélistes ont apporté trois perspectives différentes à la discussion : celle du financement public des arts, celle des institutions artistiques et celle de la philanthropie. Si le Conseil des arts constitue un point commun pour les trois panélistes, chacun occupe une fonction totalement différente dans la sphère artistique et culturelle. Évidemment, il est impossible de résumer en quelques mots cette vibrante discussion, voici donc un aperçu des moments forts.
Pierre Lassonde a d’entrée de jeu établi un parallèle entre les affaires et les arts. Il a indiqué que l’adage du monde des affaires « think local, act global » s’applique parfaitement aux arts puisque les artistes créent dans leurs communautés respectives, qui sont des écosystèmes vivants et vibrants de la société, avant d’exporter leurs œuvres et de s’ouvrir à l’international et aux autres cultures.
Nathalie Bondil a saisi la balle au bond et revisité la notion actuelle d’écosystème dans toute sa complexité. Selon elle, la compréhension des écosystèmes – qui est déterminante pour y évoluer – nécessite de saisir leurs dimensions vivantes et évolutives. Elle a illustré ses propos avec le récent exemple du projet prescriptions muséale, issue d’une collaboration entre le Musée des beaux-arts de Montréal et les Médecins francophones du Canada (MFdC).
Simon Brault a ajouté, pour l’appui aux arts, que cela se traduit par une approche et une vision qui reposent sur la réciprocité des échanges à l’international, le leadership partagé et une refondation de la diplomatie culturelle. Selon lui, de plus en plus de personnes font le lien entre le financement public et les valeurs démocratiques débattues dans la société, et que tous les intervenants de la sphère artistique et culturelle doivent en prendre acte. Comme pour illustrer ce point, en réponse à un participant, Simon Brault a ajouté à quel point le Conseil, en favorisant un soutien aux artistes autochtones basé sur l’autodétermination, apprenait constamment de ces peuples qui n’avaient jamais séparé art, guérison, existence et vie quotidienne.
Les trois panélistes ont souligné la plateforme internationale remarquable qu’était Montréal et invité les participants, notamment les gens d’affaires constituant la majorité de l’auditoire, à appuyer son rayonnement.
Ce qu’ils ont dit
« Les arts, c’est un écosystème qu’il faut nourrir de toutes parts […], et plus il est nourri, plus il grandit. » ̶ Pierre Lassonde
« Quand je regarde la situation à l’international, les possibilités sont tellement immenses et le monde est tellement vaste […] je trouve qu’on a une obligation de trouver des façons de coopérer. » ̶ Simon Brault
« La diversité n’est pas entre les cultures, mais bien inhérente à l’idée même de cette culture. » ̶ Nathalie Bondil