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Jour 1- Matinée
Sommet des Amériques sur la culture

11 mai 2018

Astra Taylor, conférencière
Photo : Martin Lipman

Kuei

Les mots de bienvenue de Monique Manatch, membre de la Nation algonquine du Lac Barrière ont résonné au fil des discours et des présentations.

Monique Manatch, accueil algonquin

Son histoire de la création a de toute évidence été reçue comme une invitation à saisir qui nous sommes, d’où nous venons et comment nous pouvons contribuer à nos collectivités, à l’humanité. Et les reconnaissances du territoire non cédé des Algonquins, où se déroule le Sommet, se sont multipliées.

Les droits de la personne commencent chez soi

Karima Bennoune (rapporteuse spéciale des Nations unies dans le domaine des droits culturels, États-Unis) a brisé la glace des présentations avec un percutant « Pourquoi les droits culturels sont-ils importants? » Forte de sa solide expérience des droits, sa réponse a été simple et incontestablement vraie : les droits culturels sont essentiels parce qu’ils font partie des droits de la personne.

Les droits culturels doivent garantir à chacun et à tous une participation à la vie culturelle dans un modèle évolutif, inclusif et participatif. Selon elle, la défense de ces droits contribue à la création de ponts entre les humains, entre les communautés et entre les nations, et non pas à l’érection de murs. Son appel était clair : la défense des droits est une responsabilité à la fois individuelle et collective.

Pourquoi les droits culturels sont-ils importants?

Karima Bennoune, rapporteuse spéciale des Nations unies dans le domaine des droits culturels, États-Unis

Les citoyens d’abord

Déboulonner les idées reçues, les stéréotypes, les institutions normatives c'est clairement la forte impression qu’ont laissée Eliza Chandler (professeure à l’Université Ryerson, Canada), Mauricio Delfín (directeur, Asociación Civil Solar, Pérou) et Alonso Salazar (consultant, auteur et ancien maire de Medellín).

Eliza Chandler, débat Citoyenneté culturelle

Eliza Chandler a établi un parallèle entre la démarche des personnes handicapées et celles des Autochtones qu’elle qualifie d’inspirantes. Selon elle, les arts offrent des expériences qui permettent une immersion dans le monde des personnes handicapées une compréhension de leur vision et une participation à ce monde.

Cette ouverture que permettent les arts démontre aussi l’extrême normativité du monde dans lequel nous vivons et de ses structures sociales.

Plus encore, Eliza Chandler a appelé à la mise en œuvre de politiques et de cultures du handicap de la part des institutions et des gouvernements. De toute évidence, le débat sur la citoyenneté culturelle exige la participation de tous les citoyens.

Mauricio Delfín a poursuivi en invitant à une réforme des institutions et à une gouvernance ouverte pour renforcer la capacité des citoyens de pleinement s’engager à la dimension culturelle de leur développement social et d’y collaborer.

Jesse Wente, débat Vérité, Mémoire et Réconciliation

Débat Connecteurs culturels

Alonso Salazar a donné aux participants une probante illustration de la façon dont un mouvement social mettant au cœur de son action les citoyens et la culture, bref les citoyens culturels, pouvait parvenir à changer une ville comme Medellín. Des lieux donnant une dignité à l’espace public et à sa collectivité, une architecture pensée pour susciter des liens entre les personnes et l’environnement, des écoles de musique, des bibliothèques, des parcs… Bref, un mouvement remettant le citoyen et sa culture au centre de la transformation d’une ville jadis connue pour sa criminalité. La prémisse de cette pensée : l’isolement et la crainte de l’autre engendrent la criminalité. L’histoire de la reconstruction d’un vivre-ensemble.

Des présentations inspirantes.