Jour 1 - Après-midi
Sommet des Amériques sur la culture
Photo : Martin Lipman
Qu’est-ce que la démocratie ?
En après-midi, le Sommet a débuté avec le discours principal Grand Art et bien collectif de l’écrivaine, documentariste et organisatrice Astra Taylor. D’entrée de jeu, elle a remis en question la réelle contribution de l’Internet à la démocratie en soulignant ses puissants liens commerciaux comme obstacle à cette contribution.
Elle a ensuite parlé de sa participation à une nouvelle vague d’activisme, qui inclut le mouvement Occupy Wall Street aux États-Unis et celui du soulèvement de la place Tahir en Égypte. Elle a noté à quel point ces mouvements ont eu du mal à transposer leur énergie en changements durables. Elle s’est aussi demandé si cela avait quelque chose à voir avec une conception limitée de la démocratie.
Elle a alors soulevé la question : « Qu’est-ce que la démocratie? » Pour y répondre, elle est remontée aux origines de la démocratie, dans la Grèce antique, et elle a effectué un survol de son évolution dans la pensée politique, dans sa représentation artistique et dans ses diverses applications, qui excluent et marginalisent souvent de nombreuses personnes.
L’intelligence émotionnelle d’abord
La deuxième session de l’après-midi a pris la forme d’un débat sur l’intégration numérique, qui a permis d’explorer davantage les fondements de la présentation d’Astra Taylor. La modératrice Jax Deluca (directrice des arts médiatiques au National Endowment for the Arts) avait invité quatre conférenciers.
L’artiste et éducateur Taeyoon Choi a discuté de nombre de ses initiatives, dont la School for Poetic Computation (école de calcul poétique), qui présente de nouvelles façons d’explorer la technologie dans le domaine de l’apprentissage.
L’artiste Amor Muñoz a présenté plusieurs de ses projets. Plusieurs permettent de donner à des personnes de régions défavorisées du Mexique accès à la technologie et encouragent ainsi le changement social.
L’artiste, auteure et cinéaste Michèle Stephenson a illustré sa présentation avec plusieurs de ses film et démontré comment ils ont recours à la narration pour contester les idéologies racistes et bouleverser la dynamique du pouvoir.
La cinéaste, animatrice et conteuse Maria Laura Ruggiero a pour sa part présenté son initiative « StoryHacker », qui encourage les gens à prendre part à la construction du monde afin d’explorer les défis sociaux actuels et de proposer des solutions pour y remédier. Elle a terminé sa présentation en mettant l’accent sur la place prépondérante que doit occuper l’intelligence émotionnelle dans notre monde, une place plus importante que toutes les autres formes d’intelligence et leur avancement, y compris l’intelligence artificielle.
Les premiers pas vers la réconciliation
Lors de la dernière discussion de cette première journée, la modératrice Elizabeth Silkes (directrice générale de la Coalition internationale des sites de conscience) a réuni trois panélistes pour discuter de la façon dont les arts et la culture contribuent à la réconciliation au sein de diverses communautés autochtones ayant survécu à la violence et à l’oppression : Fernando Griffith (ministre de la Culture du Paraguay), Javiera Prada (artiste du Chili) et Jesse Wente (directeur de l’Indigneous Screen Office) du Canada. Jesse Wente a souligné que la réconciliation entre les peuples autochtones et non autochtones du Canada ne fait que commencer. Selon lui, si de nombreux Canadiens pensent que la question a été pleinement abordée, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire la lumière sur les vérités des injustices passées et reconstruire réellement les relations.
Ces conversations - et bien d’autres encore - se poursuivent au deuxième et dernier jour du Sommet.
