Simon Brault prend la parole lors du 7e Sommet mondial sur les arts et la culture à Malte.

Au carrefour : Le leadership culturel au 21e siècle

19 octobre 2016

Au carrefour? Le leadership culturel au 21e siècle
Le 7e Sommet mondial sur les arts et la culture


Le Conseil des arts du Canada entretient une relation de longue date avec le Sommet mondial sur les arts et la culture. Comme vous le savez peut‑être, nous avons été l’hôte de la première édition en 2000, qui a mené à la création de la FICAAC. Ce réseau nous offre, à nous tous, un immense potentiel, nous permettant de travailler ensemble à apporter des changements grâce aux arts.

Je suis enchanté de partager la scène avec des artistes et des professionnels des arts aussi engagés. Car ce sont les artistes qui se retrouvent aux premières lignes du changement. Ils le vivent, l’initient, et nous aident tous à nous y retrouver. Notre rôle, à titre d’organisme de soutien, est de soutenir leur art et leur œuvre afin de faire participer le public à ce changement. Notre rôle, à titre d’organisme de soutien, est de soutenir leur art et leur œuvre afin de faire participer le public à ce changement.

Personne ne peut assurer seul un leadership ayant pour but d’instaurer le changement. Nous avons besoin d’un leadership partagé – dans lequel s’unissent tous les secteurs, toutes les pratiques, tous les échelons, tous les citoyens.

Et j’ajouterais que nous avons besoin de ce leadership partagé maintenant plus que jamais. Notre monde change à la vitesse de l’éclair, ce qui occasionne des tensions et des fissures dans la société.

Nous avons besoin du pouvoir rassembleur de l'art. Nous avons besoin de sa créativité, de son empathie, de sa capacité à nous aider à imaginer un avenir meilleur. Ce n’est pas le moment d’être craintifs. Au contraire, c’est le moment de faire preuve d’un leadership audacieux.

Simon Brault prend la parole lors du 7e Sommet mondial sur les arts et la culture à Malte.
Simon Brault, le 7e Sommet mondial sur les arts et la culture

Récemment, j’ai lu une entrevue accordée par le célèbre philosophe et intellectuel Achille Mbembe, qui est né au Cameroun et vit maintenant en France. Il parlait de l’état du conflit culturel qui sévit à l’échelle mondiale, et a déclaré :

Nous devons ouvrir les portes et les fenêtres. Il nous faut un peu d’air dans cette atmosphère étouffante et tendue. Notre époque nous endort tout en nous empêchant de rêver. Nous devons donner une chance aux rêves et à la poésie, trouver de nouveaux moyens de lutter, mais cette fois, à une échelle vraiment mondiale. 

Pour moi, cette citation est un appel à l’action en faveur du leadership à tous les niveaux. Elle traduit bien l’urgence de nourrir de grandes visions et d’entreprendre des projets ambitieux afin d’aider les arts à insuffler un nouvel élan aux discussions sur les enjeux de notre époque.

Renseignements généraux sur le Conseil des arts

Ce sujet me passionne. C’est d’ailleurs mon pain quotidien depuis le début de ma carrière – et encore plus particulièrement depuis deux ans et demi en tant que directeur et chef de la direction du Conseil des arts.

Permettez-moi de prendre un moment pour relater brièvement l’histoire du Conseil des arts.

Le Conseil a été créé en 1957, dans les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale. À cette époque, le Canada cherchait à établir son identité – à s’éloigner quelque peu de ses origines en tant que colonie britannique, et à se distinguer également de l’influence puissante de ses voisins du sud, les États-Unis.

On estimait que le pays avait quelque chose d’unique à offrir au monde et que sa présence culturelle pourrait être renforcée grâce à l’appui du gouvernement fédéral. Le Conseil a donc été créé en tant qu’organisme fédéral autonome par rapport au gouvernement. Cela signifie que nous recevons un financement annuel du gouvernement, que nous administrons sans interférence politique.

Cela ne signifie pas que nous ne devons pas rendre de comptes. Au contraire, cela signifie que nous sommes redevables envers tous les citoyens du Canada. Puisque nous investissons des fonds publics, nous sommes tenus de faire preuve de transparence et de pertinence. Nous devons parvenir à un équilibre entre la prise de risques et l’obtention de résultats probants.

Évidemment, au cours des 60 années d’existence du Conseil, le Canada a énormément changé, tout comme le monde entier. Le Conseil s’est efforcé de suivre la cadence en apportant de nombreux ajustements mineurs, ponctuels et organiques au fil des ans, mais cela n’est plus suffisant aujourd’hui. Il était devenu évident que nos programmes de financement ne répondaient plus aux besoins changeants des artistes ni aux préoccupations du public. Nous savions que nous devions faire mieux.

Nous avons dû nous poser des questions difficiles : comment pouvions-nous continuer à être pertinents tout en servant au mieux les artistes et le public? Comment pouvions-nous donner suite à ce besoin urgent de représenter le Canada d’aujourd’hui dans toute sa diversité? Et comment pouvions-nous inclure les arts dans les grandes conversations du jour?

Les technologies numériques, les changements démographiques et les migrations massives, la durabilité, les droits des Autochtones, la cohésion sociale, les droits culturels, l’engagement citoyen – voilà des enjeux de société auxquels nous faisons face au Canada. Et les arts peuvent servir de moteur de changement face à tous ces enjeux.


Transformation du Conseil des arts

Il y a de cela deux ans, nous avons entrepris une transformation d’envergure afin de répondre à ces questions. Il s’agit d’une transformation de notre structure organisationnelle, de notre modèle de financement et, surtout, de notre vision.

Nous avons décidé que notre vision se devait d’être ambitieuse. Elle devait à la fois demeurer axée sur l’excellence artistique et intégrer nos responsabilités sociales à titre d’organisme bénéficiant d’un financement public. Nous voulons que les arts soient considérés comme un moteur de changement dans notre société – et que les artistes et les organismes artistiques jouent un rôle clé à cet égard. Voilà notre vision.

Je vais vous donner quelques exemples d’initiatives liées à notre transformation et expliquer en quoi elles contribuent à un leadership partagé en faveur du changement :


Inclusion/accès

Nous avons transformé notre modèle de financement et nos programmes de subventions afin que davantage d’artistes et d’organismes artistiques puissent bénéficier de nos subventions. Nous voulons accueillir ceux qui ont évolué à l’extérieur du cadre habituel de notre financement, notamment :

Les groupes qui ont été marginalisés – par exemple les jeunes artistes et les artistes issus des diverses communautés culturelles ou de la communauté des artistes handicapés ou sourds.

Les pratiques et disciplines artistiques nouvelles et émergentes – comme les arts numériques et les arts du cirque contemporains. Nous avons accru notre flexibilité afin d’être en mesure de nous adapter à un environnement en constante évolution et dont les priorités, pratiques, tendances et modèles d’affaires ne cessent de se renouveler.

Nous demandons aussi aux organismes que nous finançons d’être plus ouverts et de mieux refléter les communautés qu’ils servent – il s’agit là d’un critère pour obtenir du financement, et d’un élément essentiel du leadership partagé et de la responsabilité partagée.

Cela signifie aussi de rejoindre divers publics – y compris des citoyens qui ont eu le sentiment de ne pas avoir accès aux arts par les moyens traditionnels.

Je tiens à préciser que cet exercice va au-delà du développement des publics ou de l’augmentation des ventes de billets. Il résulte d’un engagement à permettre à des personnes de différents milieux et origines d’avoir voix au chapitre et d’être autonomes. De devenir des citoyens engagés – voire des collègues leaders – pour favoriser un avenir meilleur grâce aux arts.


Arts autochtones

Un autre pilier de la transformation du Conseil, et un autre exemple de leadership partagé, est notre approche renouvelée à l’égard du soutien aux arts autochtones.

À l’échelle mondiale, il existe un mouvement en faveur de la reconnaissance de l’autodétermination des Autochtones. Au Canada, l’enjeu de la réconciliation entre les peuples autochtones et non autochtones est au cœur du discours public. (La Commission de vérité et réconciliation a récemment publié son rapport sur l’héritage tragique des agressions et du génocide culturel survenus dans les pensionnats indiens pendant une bonne partie du 20e siècle).

En même temps, le rôle des arts dans le processus de réconciliation est bien documenté.

Au Conseil, nous nous employons depuis quelque temps à transformer notre approche à l’égard du financement des arts autochtones. À l’aborder comme un enjeu national. Bien sûr, le Conseil n’a pas pour mandat de diriger le processus menant à l’autodétermination culturelle. Toutefois, nous avons le devoir et la responsabilité de soutenir les artistes et les communautés autochtones pour qu’ils parviennent à l’autodétermination selon leurs propres aspirations.

Nous offrirons pour ce faire un programme d’arts autochtones intitulé Créer, connaître et partager qui s’appuiera sur les notions d’autodétermination et d’autonomie. Cela signifie que ce programme sera orienté par les valeurs et les visions du monde des artistes autochtones et administré par du personnel d’origine autochtone.

Notre objectif est de faire en sorte que les arts jouent pleinement leur rôle essentiel dans le processus de conciliation et de décolonisation.


Accroître la visibilité de l’art créé au Canada et des artistes canadiens

Le dernier exemple de notre transformation et de l’efficacité du leadership partagé dont j’aimerais vous faire part est notre nouvelle approche à l’égard de l’international – qui est particulièrement pertinente dans le cadre de notre conversation d’aujourd’hui.

Nous soutenons depuis toujours les artistes canadiens pour qu’ils accèdent aux marchés internationaux, et qu’ils puissent essentiellement maximiser leurs chances de réussite artistique et financière. Nous tenons encore à les appuyer en ce sens, puisque cela est important, surtout dans un pays comme le Canada dont la population est peu nombreuse et dispersée.

Cependant, nous voyons plus grand maintenant. Nous avons présent à l’esprit les bénéfices que l’on peut plus largement tirer de l’engagement international au profit de l’ensemble de la société. Cet engagement peut par exemple favoriser la réciprocité, l’échange d’idées ainsi que la compréhension interculturelle; il peut contribuer au développement de la citoyenneté culturelle à l’échelle mondiale.

Nous voulons que le financement que nous octroyons en faveur du rayonnement à l’international puisse servir à renforcer nos autres priorités que sont, par exemple, l’inclusion et les arts autochtones.

Nous avons créé un programme voué exclusivement à l’ensemble de nos subventions internationales, intitulé Rayonner à l’international. Nous avons également mis sur pied un Bureau de partenariat et de coordination internationale afin d’être en mesure d’agir de façon hautement stratégique dans nos interventions et de produire un impact plus marqué en travaillant avec d’autres organismes internationaux au sein et à l’extérieur du secteur des arts.

Nous maximisons également les réseaux de la Commission canadienne pour l’UNESCO, qui fait partie intégrante du Conseil. Ce réseau de réseaux rassemble des spécialistes de tous les secteurs de la société qui unissent leurs forces pour bâtir un avenir paisible, équitable et durable.

Nous avons en commun des secteurs de puissante synergie, à commencer par l’appui du Canada à la Convention de la diversité des expressions culturelles. Il s’agit d’une entente internationale que nous pouvons tous mettre à profit et à laquelle nous pouvons adhérer. Elle traite de l’importance des échanges internationaux dans le secteur des arts, du rôle de l’expression artistique dans la promotion des droits et libertés de la personne et du rôle essentiel des arts dans le développement durable.

Le lien entre les arts et la durabilité ressortent clairement dans l’Agenda 2030 – qui décrit les objectifs de développement durable des Nations Unies. L’Agenda 2030 reconnaît que la culture, la créativité et la diversité culturelle sont essentielles pour résoudre les défis associés au développement durable – et imaginer l’avenir que nous voulons protéger.

Toujours dans l’optique du leadership partagé, nous cherchons des façons de communiquer l’expertise des leaders de notre secteur artistique et d’apprendre des leaders d’autres pays.

À titre d’exemple, le Conseil fait la promotion des jeunes leaders canadiens par l’intermédiaire de programmes comme le Salzburg Global Forum for Young Cultural Innovators et le programme de bourses de l’International Society of Performing Arts.

En novembre, je serai à Buenos Aires et je prendrai la parole dans le cadre d’un séminaire international sur les investissements publics et privés dans le domaine de la culture, organisé par l’Argentina National Endowment for the Arts. J’y aborderai le thème des partenariats intersectoriels.

Et, bien évidemment, le réseau de la FICAAC constitue une plateforme importante pour promouvoir les échanges internationaux des leaders émergents et établis de nos pays respectifs. La FICAAC nous donne l’occasion d’optimiser notre propre leadership partagé en tant qu’organismes de soutien aux arts. J’ai hâte de discuter avec vous de ce sujet plus en détail.


Le changement est un processus

Pour les besoins de cette discussion, il est important de parler de notre processus de transformation – et de notre mode de fonctionnement :

Dès le début, nous avons convenu d’adopter une approche radicale, mais transparente. Et encore aujourd’hui, nous faisons preuve de transparence même lorsque nous ne connaissons pas toutes les réponses.

Nous avons garanti aux bénéficiaires de nos subventions que nous ne les abandonnerions pas, et nous avons pris soin d’éviter toute interruption de service et d’attribution de subventions pendant la transition. Nous voulons avant tout éviter de déstabiliser une partie du milieu artistique que nous soutenons.

Nous avons demandé au secteur des arts de continuer d’être courageux en créant des œuvres ambitieuses et exigeantes. En cherchant au-delà des partenaires habituels afin de se joindre à des mouvements progressistes.

Notre vision s’inscrivait dans une vision plus large visant à améliorer la vie des citoyens. Il importe certes de fournir des arguments rationnels aux politiciens et aux décideurs. Mais ce qui importe par-dessus tout au final, c’est de toucher le cœur des citoyens. Nous devons être passionnés par nos aspirations. Nous ne pouvons pas nous contenter de parler de notre vision, nous devons agir.

Il suffit de repenser aux récents discours politiques, du Brexit au burkini en passant par la campagne présidentielle des États-Unis. Les faits sont certainement importants, mais il est facile de les perdre de vue, voire de les ignorer. Pour instaurer le changement, il faut amener les citoyens à adhérer au changement. Il faut qu’aux faits s’ajoute la passion.

Cette approche audacieuse et proactive a fonctionné pour le Conseil. Récemment, nous avons bénéficié d’une augmentation de notre financement de la part du gouvernement fédéral. En cette période où de nombreux organismes de soutien aux arts subissent des coupes draconiennes, notre budget sera doublé sur une période de cinq ans!

Un investissement de cette envergure constitue une première dans l’histoire du Conseil. Cela signifie que nous pourrons accroître nos investissements à l’égard de l’engagement que j’ai décrit précédemment. Et que nous aurons les moyens de produire un véritable impact grâce à notre transformation.


Appel à l’action

Bien sûr, nous ne sommes pas tous dans la même position. Je suis très conscient de la situation privilégiée dans laquelle se trouve le Canada. Bon nombre des pays représentés ont vu leur budget considérablement réduit. Certains ne disposent pas d’infrastructure vouée aux arts. D’autres doivent composer avec des guerres, des conflits et la pauvreté.

Mais je suis convaincu qu’en dépit de ces différences, nous pouvons apprendre des expériences des autres. Et qu’ensemble nous pouvons favoriser le changement en contribuant à mettre les arts au cœur des grandes conversations du jour qui seront déterminantes pour notre avenir.

Ce que j’ai appris de mon expérience au Conseil des arts, c’est qu’en cette période de changement constant, nous ne pouvons plus attendre que les conditions parfaites soient en place pour entreprendre des changements. Si nous attendons, nous perdons notre capacité à diriger. Et nous en sommes réduits à nous soumettre, à suivre le courant.

Bien sûr, on court des risques. Mais en ne faisant rien, on risque que les changements nous soient imposés. On risque de passer à côté d’une occasion de façonner notre propre destin.

Nous devons plutôt saisir les occasions lorsqu’elles se présentent. Même lorsque nous craignons de ne pas être prêts.

Il n’y a pas de recette secrète, ni de modèle tout prêt, pas plus qu’il n’existe de stratégie garantissant le succès. Ce qu’il faut faire, c’est agir.

N’ayez pas peur de nourrir une vision ambitieuse. Au reste, si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous croyez en la puissance des arts pour façonner un avenir meilleur. Alors n’ayez pas peur de le clamer haut et fort, dans vos conversations sur toutes les plateformes et à tous vos intervenants.

Et tout en caressant vos rêves, soyez conscients des contraintes qui s’imposent à vous. Souvent, en tant qu’organismes de soutien aux arts, nous évoluons au sein de bureaucraties dont nombre de processus et d’agents ont vocation à nous éviter de commettre des erreurs. Toutefois, ces mêmes mesures de protection peuvent aussi nous empêcher de passer à l’action.

Lorsque vous ne pouvez pas vous permettre de prendre de risques, lorsqu’il vous est impossible d’agir rapidement, soutenez ceux qui le peuvent. Quelles sont les forces progressistes porteuses de changement dans votre pays? Qui peut faire preuve de plus de souplesse? Qui peut s’autoriser à prendre des risques? Une fois que vous aurez trouvé vos alliés, trouvez des façons de les appuyer. À l’aide de partenariats, à l’aide de financement. C’est ça, le leadership partagé.

N’ayez pas peur d’affronter l’adversité – car l’adversité sera toujours présente. Cela ne doit pas servir de prétexte à l’inaction.

Ce sujet me tient évidemment très à coeur. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas faire preuve d’un solide leadership en faveur des arts. L’enjeu est beaucoup trop grand.

Beaucoup de nos artistes de nos organismes artistiques prennent des risques. Ils sont aux premières lignes du changement. Ils sont courageux. Ils méritent que nous le soyons tout autant.

Le monde a besoin que les arts aient une voix plus importante au chapitre. Le secteur des arts en dépend. Notre avenir en dépend. Alors, allons-y, commençons dès maintenant!

Merci.

Portrait - Simon Brault 2014
Simon Brault, O.C., O.Q.

Directeur et chef de la direction

Simon Brault est directeur et chef de la direction du Conseil des arts du Canada. Auteur du Facteur C : l’avenir passe par la culture, un essai sur l’avancement des arts et de la culture dans l’arène publique, il a participé activement à d’importantes initiatives, notamment à l’Agenda 21C de la culture au Québec. Instigateur des Journées de la culture, il a aussi été membre fondateur de Culture Montréal et, de 2002 à 2014, président élu de l’organisme. En 2015, l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec lui remettait le prestigieux prix Hommage pour avoir réussi « à réunir deux univers que tout opposait auparavant, les arts et le milieu des affaires, une union des plus profitables pour l’ensemble de la société ». Suivez Simon Brault sur Twitter : @simon_brault

Éditeur : Conseil des arts du Canada

Mots-clés Discours